Cette initiative louable, se déclinant sous la forme d'une imposante collection, se veut, selon les organisateurs, une réunion systématique d'objets ayant une certaine valeur esthétique, historique ou encore qui sont appréciés à cause de leur rareté et de leur originalité. Organisé par l'Etablissement Art et Culture, ce salon du collectionneur est une aubaine aussi bien pour la dizaine d'exposants que pour le public. En effet, ces passionnés d'objets anciens sont venus avec dans leurs escarcelles des objets renfermant des siècles d'histoires. Ces objets anciens, sélectionnés pour leur valeur historique, rareté et originalité s'intéressent, notamment, à la cartophilie, la philatélie, la photographie, les bijoux, la poterie, la dinanderie, de pin's ainsi que les pièces de monnaies et les billets de banques. Tout intéressé pourra découvrir des photographies du Vieil Alger datant approximativement du XIXe siècle, des cartes postales remontant à l'époque coloniale ou encore des pièces de monnaies en circulation en Algérie entre les années 1920 et les années 1980. Selon le commissaire de cette intéressante exposition, les objets exposés ne font l'objet d'une quelconque vente que durant l'exposition en question. Les collectionneurs peuvent se permettre de vendre leurs objets précieux seulement après la clôture du salon. Le photographe Liés Mézigue propose, pour sa part, une collection riche en appareils photographiques et en clichés noir et blanc. Dans une vitrine sont agencés d'anciens modèles de petits et de moyens formats d'appareils de photographies. L'œil est admiratif devant cet ancien appareil Ce mordu d'anciennes choses, expose des photographies remontant à la fin du XVIIIe siècle et le début du XXe siècle. On retrouve des photographies en noir et blanc prises dans d'anciens studios étrangers dont des suisses, des français et des espagnols. Pour Liés Méziani, l'ensemble de ses collections est avant tout une passion. «Elle joue un rôle de mémoire. C'est justement à travers cet ensemble de photographies que les générations actuelles et futures découvriront un peu les conditions sociales dans lesquelles ont vécu leurs aînés», dit-il, sur un ton très connaisseur. Ce collectionneur a, néanmoins, déploré le fait de l'inexistence de ce genre de lieu d'exposition. Il caresse le vœu de pouvoir un jour exposer dans un musée, dédié aux collectionneurs et «qui sera, sans aucun doute, un lieu d'échange permettant également de créer une certaine osmose et synergie à la fois à long terme entre passionnés d'objets anciens», ajoute-t-il. De son côté, le collectionneur Hamza Abdellatif propose une variété de belles cartes postales datant du XVIII et du XXe siècles. C'est dit-il, en se lançant très jeune dans la collection de timbres qu'il a été attiré par d'autres envies de collectionner. En effet, Hmaza Abdellatif se dévoile, également, par les gravures, les pierres volcaniques, les cartes téléphoniques. Pour sa part, El Boussâd Mohamed Saïd, ce collectionneur de pièces et de monnaies algériennes, propose une riche variété de pièces de monnaies en argent et en cuivre datant de l'avant et de l'après indépendance. L'ensemble de son imposante collection, il l'a acquise grâce à des achats, à des échanges ou des cadeaux. Une fois, une pièce acquise, Mohamed Saïd se plaît à se renseigner sur sa datation en recourant à des livres de référence. Parmi cette riche monnaie, est exhibé un billet de banque de mille francs, émis par la Banque d'Algérie en 1924. Ce même billet, révèle-t-il, est cédé en France à 500 euros. Abbad Azzeddine fait, pour sa part, une incursion dans le passé en proposant trois pièces uniques datant de 120 ans. Il s'agit d'une paire de khalkal pesant 400 g, de amekyas et un bracelet finement incrusté de corails rouge et bleu. Cette riche exposition de pièces anciennes contient des trésors inestimables. C'est pourquoi, une virée du côté du Centre de loisirs scientifiques de la rue Douche-Mourad est plus que recommandée. Avis aux intéressés !