Le professeur Manseur Rachid, qui a fait preuve d'une grande modestie au cours de notre entretien, nous a pris de court quand il émit un vœu, celui de partager avec lui un «drapeau algérien» sur le chapeau de sa fille Maya, à l'occasion de sa cérémonie de graduation à l'université de Floride en cette fin d'année 2010. «Le drapeau nous a permis de l'identifier dans la foule. Bien qu'élevés en terre étrangère, nos enfants sont fiers de leur héritage algérien.», dira le professeur Manseur Rachid. De notre côté, nous lui exprimerons en ces expressions : «Vous n'êtes pas sans savoir que vous êtes le digne représentant de votre pays, loin des lambris dorés, et des salons feutrés, vous êtes l'ambassadeur par excellence de tous les Algériens.» Ecoutons-le. La Nouvelle République : Nous avons pensé qu'il était indispensable de vous faire mieux connaître à nos lecteurs au niveau national et international, notamment ceux qui n'ont pas eu la possibilité d'étudier la philosophie des sciences. Alors, qui est le Pr Manseur Rachid ? Rachid Manseur : Pour une courte biographie, je suis né et j'ai grandi à Alger. Mes études secondaires se sont faites au lycée Okba à Bab-el-Oued, en compagnie du regretté Tahar Djaout qui était un de mes camarades de classe. Nous avons ensuite poursuivis une licence-es-sciences en mathématiques à l'Université d'Alger. C'était au cours des années 1973-76. J'ai obtenu une bourse d'études de Sonatrach pour un master en ingénierie électronique. En respect de mon contrat avec Sonatrach, à la fin de mes études à l'université de Houston, au Texas, je suis revenu travailler dans la division recherche et développement de Sonatrach et j'ai aussi accompli mon service militaire. Mon épouse a alors obtenu une bourse d'études à son tour pour les USA et nous sommes donc revenus poursuivre des études qui nous ont menés à un doctorat en génie pour moi et en mathématiques appliquées pour elle à l'université de Floride. Depuis, nous nous sommes établis aux USA. Nous sommes en ce moment tous deux professeurs à l'université de New York à Oswego, au bord du lac Ontario. Voulez-vous cependant, pour en venir à vous, nous rappeler comment vous vous être investi dans la philosophie des sciences au Etats-Unis ? Les doctorats américains sont communément appelés «doctorat en philosophie» quelle que soit leur matière première. Mon domaine d'étude est la robotique, rapprochée de l'ingénierie électronique. Plus particulièrement, il s'agit du contrôle automatique des systèmes robotisés. J'ai été dirigé vers l'ingénierie au lycée, vu mes aptitudes en mathématiques et je me suis toujours intéressé à l'électronique. On parle de Robotic &Hardware, Robotic &Software, Robotic &Recherches & vie artificielle. Dans quels contextes vous situez-vous professeur dans ces automates intelligents ? En effet, la robotique est un domaine varié et complexe qui combine plusieurs sciences et technologies. Elle possède des aspects mécaniques, électroniques et informatiques mais elle constitue aussi un domaine d'application très riche en intelligence artificielle. Pour ma part, ma recherche se concentre sur les systèmes de contrôle des robots qui est une partie essentielle du fonctionnement de tout robot. Je m'intéresse aussi au développement de software qui facilite la simulation virtuelle en 3D ainsi que les calculs intensifs requis par l'analyse robotique. Je dois aussi ajouter que mon expérience, par la force des choses, s'est trouvée aussi concentrée sur le développement de programmes d'éducation en génie électronique et informatique. C'est en cette qualité que je suis engagé en ce moment dans la création et le développement d'un nouveau programme d'études en génie électronique et informatique à l'université d'Etat de New York à Oswego. Vous symbolisez une sorte de métaphysique en matière de bagage, dans la cadence où vos recherches réalisent la synthèse entre la modélisation robot et un domaine scientifique de plus en plus actuel, le cinématique(génie informatique). Tenez-vous compte des travaux de la cognition artificielle dans votre propre recherche ? Le contrôle des robots, que ce soit les robots humanoïdes, les véhicules robotisés qu'on appelle les drones, ou autres, implique l'utilisation de senseurs et de système de perception de l'environnement du robot. La cognition ou l'intelligence artificielle entre en compte dans l'interprétation et la compréhension de ces informations pour déterminer les actions et réactions du robot à des changements dans son environnement. Par conséquent, le contrôle automatique des robots doit tenir compte des capacités cognitives du robot. (A suivre)