Le Parti des travailleurs (PT) organise, aujourd'hui, un rassemblement populaire au niveau de la Place des Martyrs en plein centre d'Alger, bravant ainsi l'interdiction des autorités en vigueur depuis huit années. Dans une conférence de presse animée au siège du parti, Louisa Hanoune a indiqué qu'une demande d'autorisation a été déposée au niveau de la wilaya d'Alger, se disant déterminée à sortir dans la rue pour dénoncer ce qu'elle a qualifié de « boucherie de l'entité sioniste » à l'endroit des populations de Ghaza en Palestine. « A situation exceptionnelle, traitement exceptionnel », a-t-elle plaidé hier, en invitant les autorités à montrer plus de souplesse quant à l'organisation de manifestation dans la rue pour exprimer la colère de tout le peuple algérien face au massacre perpétré par l'armée israélienne. Louisa Hanoune, qui salue la position immuable des autorités officielles algériennes quant à la cause palestinienne, a déclaré hier, qu'il n'existe pas de raison logique pour empêcher de marcher dans la rue alors que, poursuit-elle, la situation sécuritaire s'est nettement améliorée dans notre pays, de l'avis même du gouvernement. «Ce silence forcé du peuple algérien est en contradiction avec la position ferme du gouvernement algérien », a souligné Louisa Hanoune qui fait savoir qu'il n'est plus acceptable de manifester dans des salles et « des cages ». La porte-parole du PT a par ailleurs dénoncé le « silence » de l'APN qui a refusé, souligne-t-elle d'engager un débat à l'hémicycle autour de ce qui se passe à Ghaza. Hanoune a déclaré ne pas comprendre ce refus de l'APN de se concerter entre les différents députés alors que la position officielle du gouvernement algérien, note-t-elle, ne souffre d'aucune ambiguïté quant au génocide perpétré par Israël. Ce dernier a été qualifié par Louisa Hanoune de «bâtard enfanté par les Nations unies» et de «cancer qu'il faudrait absolument éradiquer». La porte-parole du PT n'a pas, par ailleurs, épargné les dirigeants de certains pays arabes qu'elle qualifie de «régimes serviles». Tout comme elle a exhorté d'aider le peuple palestinien sans exhibitionnisme, en pensant aux campagnes médiatiques menées autour des aides humanitaires destinées aux Palestiniens de Ghaza. Parlant, précise-t-elle au nom de son parti, Louisa Hanoune a déclaré que le peuple palestinien et les résistants à Ghaza ont besoin d'argent pour acheter des armes et combattre l'occupant israélien. Elle a averti que si la frustration du peuple algérien quant à descendre dans la rue pour manifester sa colère continue, il y aura des dérapages. « L'état d'urgence n'a rien à voir dans l'organisation des marches de soutien au peuple palestinien », tonne la conférencière qui souligne en outre que « l'Etat algérien peut aider à changer et à modifier les rapports de force au niveau mondial ». Louisa Hanoune propose dans un premier temps de mettre un terme aux accords d'association avec l'Union européenne, de geler l'adhésion de l'Algérie à l'Union pour la Méditerranée (UPM) et de ne pas entrer dans le marché de libre-échange arabe dont l'essentiel des marchandises, souligne-t-elle provient d'Israël. En tous les cas, la porte-parole du PT, qui souligne qu'elle a contacté des partis de l'Alliance présidentielle pour l'organisation de marches populaires, est déterminée à organiser son rassemblement aujourd'hui à la Place des Martyrs, avec ou sans autorisation des autorités concernées.