La levée du sceau de l'interdiction qui frappe les manifestations populaires à Alger, n'est pas pour demain. Le Parti des travailleurs l'a constaté hier. Encore une fois, une autre protestation populaire est interdite dans la capitale. Le sit-in de solidarité avec le peuple palestinien auquel a appelé le Parti des travailleurs a été empêché, hier, par les services de l'ordre. Les quelques citoyens rassemblés dès la matinée au niveau de la place des Martyrs ont été dispersés par les policiers. La symbolique de la date choisie par la formation de Hanoune qui correspond à la fête de l'Achoura n'a pas présidé à la tenue de cette manifestation. Plusieurs militants du parti ont été tabassés et embarqués par les services de sécurité avant d'être relâchés quelque temps après. A part cette anomalie, aucun autre incident n'a eu lieu. «Situation exceptionnelle, traitement exceptionnel», disait à chaque fois Louisa Hanoune. C'est ainsi que les manifestants se sont retirés pour rejoindre le siège national du PT à El Harrach où il ont tenu un rassemblement suivi par l'intervention de Mme Hanoune. Les manifestants, une quarantaine, pour la majorité des militants du parti, ont scandé des slogans antisionistes et d'autres qui glorifient la cause palestinienne. Des banderoles portant des transcriptions exaltant la résistance palestinienne étaient également étalés le long de la cour du siège du PT. Dans sa prise de parole, la secrétaire générale du PT a longuement fait part de son étonnement face à l'interdiction de sa manifestation, pourtant pacifique. «On a fait la demande d'organiser un sit-in et si c'est vrai qu'on ne nous a pas autorisé sa tenue, il est également vrai qu'on ne nous a opposé aucune interdiction», a-t-elle souligné. Sur sa lancée, l'oratrice a indiqué que son action est d'autant plus légitime qu'elle ne souffre d'aucune ambiguïté. Mme Hanoune a indiqué qu'après avoir constaté que la manifestation était interdite, elle a décidé d'appeler ses militants à se retirer afin, dit-elle, d'éviter un dérapage certain. Toutefois, Mme Hanoune a insisté sur le fait qu'en décidant d'organiser une telle action, son parti n'a aucunement l'intention de rivaliser avec le gouvernement sur la position de l'Algérie concernant la question palestinienne. Cependant, elle a tenu à dénoncer l'attitude des responsables qui auraient, selon elle, dû «nous dire que notre action sera interdite». «S'il y a des problèmes, on veut les comprendre», a-t-elle suggéré. Pour elle, l'argument avancé par les responsables sur les risques que suppose la tenue du sit-in au niveau de la place des Martyrs est insuffisant. Dans ce contexte, l'oratrice a invité les responsables à formuler le minimum d'explication et de communication concernant cet empêchement, ainsi qu'à réunir le minimum de conditions pour une meilleure mobilisation de la population car, a-t-elle expliqué, «la question palestinienne est une question de la solidarité d'une nation avec un peuple tout entier». «On n'arrive pas encore à comprendre la cause de cette interdiction, mais nous ne plierons jamais et notre position ne sera pas changée d'un iota», a-t-elle précisé. Poursuivant sa logique, elle a indiqué que son parti formulera la demande pour l'organisation de marches dans les autres wilayas du pays. Ainsi, avec l'interdiction de cette manifestation, ni l'exigence du parti de Louisa Hanoune de l'arrêt du génocide ni la levée sans condition, ni préalable du blocus israélien sur Ghaza, ni sa demande de la levée des restrictions sur le droit de manifester dans la capitale n'ont abouti du moment que les massacres sionistes en Palestine continuent et l'interdiction des manifestations à Alger est encore de mise. Il convient de souligner enfin que Louisa Hanoune a réitéré son appel aux dirigeants algériens à se retirer des organisations dont fait partie Israël. Elle a mis l'accent surtout sur la Zone arabe de libre-échange (Zale) qui permettra, d'une manière ou d'une autre, à Israël de commercialiser ses produits en Algérie.