Les représentants du secteur de la justice de seize wilayas et douze cours de justice de l'Est algérien (procureurs de la République, juges d'instruction, juges des pôles judiciaires, police, gendarmerie, administration des impôts, douanes algériennes, représentants de l'ONDA, de la Banque centrale, etc.), au total 253 personnes, se sont réunis hier mercredi en séminaire régional au complexe El-Mizania, à l'effet de débattre sur phénomène de la grande criminalité. Rapports et exposés ont été présentés par des spécialistes en matière criminelle, appartenant au corps des magistrats du pôle judiciaire et aux services de sécurité (gendarmerie et police) de Constantine. Organisée par la Cour de Constantine, cette journée d'étude, qui a été marquée par la présence d'un haut cadre du ministère représentant le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a planché sur des thèmes d'actualité comme la responsabilité de la personne morale, les instruments spécifiques de la recherche et de l'investigation, la conduite des recherches et des investigations criminelles entrant dans les compétences du pôle judiciaire criminel, la criminalité transnationale et la criminalité informatique. Elle s'est terminée tard dans l'après-midi après la lecture et l'adoption des recommandations. Ont assisté à la séance inaugurale les walis de Constantine et de Mila, les autorités civiles et militaires de ces deux wilayas, ainsi que plusieurs personnalités. Improvisant un point de presse pour expliquer l'opportunité de cette journée d'étude et les objectifs qu'elle s'est fixés, le procureur général près la cour de Constantine a déclaré «qu'à l'instar des sociétés humaines, le phénomène de la criminalité a connu lui aussi une grande mutation, en passant de la petite délinquance à la grande criminalité qui transcende les frontières et les Etats, qui utilise des moyens de plus en plus sophistiqués. Pour y faire face et suppléer aussi au vide juridique qui ne permettait pas de mener une lutte efficace contre ce fléau, il fallait d'abord mettre en place tout l'arsenal de textes juridiques nécessaire et veiller à son application sur le terrain de la lutte contre la criminalité organisée. Ce genre d'action, comme celle que nous organisons aujourd'hui, vient en application des différents programmes de formation développés dans le secteur et vise, entre autres objectifs, à créer une coordination des efforts et à uniformiser les actions des différents services et secteurs impliqués dans ce combat. Il était également nécessaire d'expliquer certains concepts et mettre fin à toute incompréhension dans l'esprit des textes ou dans celui des intervenants ». M. Boudraa, cadre central du ministère, représentant du ministre de la Justice, garde des Sceaux, complétera en plaçant cette journée dans le cadre des grandes mutations que subit le secteur judiciaire à travers la réforme de la justice menée depuis quelques années par l'Etat. «Dans cette optique, expliquera le représentant du ministère de la Justice, l'Etat a mis en place un cadre réglementaire pour préserver la sécurité publique dans toutes ses dimensions économiques et sociales, et l'a doté des instruments juridiques pour mener la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes. Cette initiative vient au moment opportun, dira en substance M. Boudraa, pour nous permettre de jauger de cette courte expérience de l'appareil judiciaire élargi spécialisé en matière criminelle, que nous avons mis en place récemment». Et d'espérer que ces initiatives, qui entrent dans le cadre de la formation sectorielle que le ministère développe durant toute l'année, ne pourra que renforcer le fonctionnement de ces nouvelles institutions en les pourvoyant d'un encadrement compétent et complémentaire dans toutes ses branches.