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Une TV concurrencée
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 24 - 01 - 2009


«Doutons même du doute»
A.France
Dans la programmation de l'ENTV, il y a plusieurs catégories de productions locales et étrangères qui se côtoient. Ces produits audiovisuels d'inégale valeur professionnelle, culturelle et artistique doivent produire du sens, distraire, cultiver et bien entendu informer.
Ces fonctions sont explicitement détaillées dans le cahier des charges de toutes les TV, y compris dans celui toujours en vigueur de l'ENTV. Mais il est pertinent de revenir un peu sur cette notion informative des programmes. Le JT est sans conteste dans les TV modernes un morceau de choix. Cependant, ce dernier, avant d'être fabriqué et présenté, est balisé à deux niveaux. Le premier est celui des programmes diffusés avant le JT et qui sont des programmes d'appel concurrents. Or, à l'ENTV, il apparait à la lecture des JT que les programmes d'avant JT ne sont pas faits pour capter les gens et que la forme (protocolaire, lettres d'ambassadeurs, inaugurations, discours fleuve, etc.) est faite comme si les citoyens n'avaient pas le choix entre plusieurs dans toutes les langues.
Il est clair dans les pays démocratiques que les JT sont des rendez-vous importants pour une pédagogie politique des citoyens. Le JT est un espace fédérateur le temps de sa durée, car il rassemble des citoyens différenciés par l'âge, le sexe, l'appartenance politique ou religieuse, le niveau socioculturel, etc. Dans cet espace, rigoureusement formaté (et non pas élastique), se croisent et se suivent, selon des normes professionnelles, la communication gouvernementale et institutionnelle, la parole et les propositions de l'opposition, les nouvelles du monde, le sport, des interviews, la culture... Et le tout selon un ordre chronologique qui obéit à des critères et à un minutage stricts sans oublier les chaînes concurrentes.
Cependant, le JT, à cause de sa durée strictement limitée et de la diversité de ses sujets, ne peut satisfaire à lui tout seul toutes les demandes et obligations en matière d'information. On a donc inventé une batterie d'émissions que tout le monde connaît à travers toutes les chaînes reçues par les Algériens. Toutes les formes d'émissions sont mises à l'oeuvre. Les plus prisées et les plus suivies sont bien sûr le talk-show, les débats politiques contradictoires en direct, le face-à-face avec la présence ou non du public, etc. ; la liste et les formes des émissions informatives hors JT dans le monde seraient trop longues à énumérer. Mais les principes sont universels : équité, direct, respect de l'éthique, neutralité du média public.
Bref, les combinaisons sont nombreuses pour informer à travers des émissions spécialisées, selon les ambitions de la chaîne, la nature de la chaîne (généraliste, cryptée, thématique...). A la lumière de ces présentations succinctes, on peut aborder, rapidement bien sûr, l'information à l'ENTV, les contraintes, l'expression des courants politiques et la couverture de l'actualité nationale dans toutes ses composantes.
Avant d'aller plus loin, il est sûrement utile de répéter encore et encore ce que signifient ces concepts de «mission de service public». Actuellement, l'ENTV est chaque jour fortement prise à partie par les acteurs politiques. Il y a une sorte de consensus contre elle car les critiques émanent de partis de couleurs politiques différentes, de la presse écrite, de larges secteurs du pouvoir. Il y a de fait un divorce entre la société et sa télévision. Ces missions de service public sont des obligations pour le média car il est financé (salaires, équipements, programmes, maintenance) par les citoyens à travers la redevance Sonelgaz. Tous les citoyens financent la TV. Ils sont donc en droit d'en attendre des services. Elle est donc censée être au service de tous les courants politiques, majorité et opposition. Dans les faits, et cela ne date pas d'aujourd'hui, l'Exécutif se comporte comme s'il était l'actionnaire majoritaire sinon le seul de l'ENTV. Certains responsables, naïvement et d'autres par réflexes autoritaires sont persuadés que le média est leur propriété, qu'il doit obéir par exemple aux ministres, aux walis, etc. En fait, on privatise une institution qui est une propriété collective.
Le résultat de l'amalgame souvent utilisé entre l'Etat et pouvoir, nation et exécutif, régime et service public décrédibilise le média. On entend souvent un ministre dire l'Etat au lieu de dire le gouvernement, le pays aux lieu et place de ses convictions personnelles, etc. L'amalgame systématique a pour objectif de dépolitiser et de légitimer des décisions qui n'ont nullement besoin de subterfuge de ce genre, puisque par définition un gouvernement gouverne sans se substituer à l'Etat qui est un ensemble transcendant, plus large, plus complexe et plus pérenne qu'un gouvernement ou un ministre, forcément toujours provisoires.
L'information à l'ENTV ne peut être lue, jugée, critiquée par les citoyens et les acteurs qu'à la lumière d'une norme identique. Autrement dit, les Algériens pèsent la qualité de l'information, toutes les émissions confondues à l'ENTV, en les comparant à celles diffusées par les chaînes concurrentes. Elle sont bel et bien concurrentes et «nationales», car elles activent dans le même espace que l'ENTV et touchent les publics de l'ENTV. La comparaison que font les téléspectateurs entre le travail de l'ENTV et celui des chaînes arabophones et francophones met en relief la couverture et la relation de la vie nationale, réduite à ce qui est «officiel» en Algérie.
Les possibilités de l'ENTV en matière informative, si l'on se réfère aux moyens techniques et humains, sont suffisantes. Il y a dans ce média autant sinon plus de journalistes et assimilés que dans une grande chaîne européenne.
Pour ce qui est des matériels, la TV en possède et peut en acquérir. Avoir une équipe à disposition est une tentation trop grande pour une autorité régionale ou locale dans un pays où la séparation n'est pas faite entre la politique et l'administration qui est un service public. Comment organiser l'expression des courants politiques et d'opinion et assurer la couverture des activités nationales ? La première condition, semble-t-il, est d'intégrer une fois pour toutes qu'il n'y a pas une seule chaîne qui sollicite les Algériens. Avec la parabole, il n'y a plus de monopole et des dizaines de chaînes, toutes concurrentes, peuvent être regardées. Ces Algériens ont la liberté extraordinaire de choisir des programmes selon leur goût, leur âge, leur formation et leurs affinités. Partant de là, et si la chose est finalement intégrée comme une donnée définitive du champ médiatique, le reste est facile.
Il l'est dans la mesure où il s'agira de revenir au respect du service public, du pluralisme, des lois et de l'éthique. Et, ensuite, il ne s'agira que d'appliquer dans la forme des normes professionnelles, esthétiques et d'animation qui sont universelles. La durée d'un JT ou d'une émission informative est normalisée dans le monde entier. Les critères exigés du journaliste ou de l'animateur sont connus eux aussi par tous les dirigeants des TV.
L'autre condition est démocratique, tout en étant d'ordre économique. L'ENTV a toute latitude de concevoir et réaliser des émissions politiques en direct. Le direct, qui est beaucoup moins cher que le différé, est une formule qui abolit la censure, les tentatives pour censurer et la tentation que peut avoir un pouvoir, un directeur ou un ministre d'intervenir pour couper ou dénaturer une production audiovisuelle enregistrée au préalable.
Une autre condition, celle-là concerne la composante humaine de ceux qui sont en charge de l'information. Leur liberté d'esprit et leur indépendance vis-à-vis de tous les partis doivent être au-dessus de tout soupçon. Quant à leur professionnalisme, il doit être indiscutable, à l'intérieur et à l'extérieur du média. C'est la dignité du moyen de communication qui rejaillit sur les pouvoirs publics qui ne seront plus accusés de détourner à leur profit un média public. Plus un média est ouvert, plus il est respectueux des lois, des partis et des hommes, plus il applique son cahier des charges et plus l'image des gouvernants est valorisée. D'autres conditions, basiques, peuvent être réunies.


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