La formule de la parabole collective semble destinée à renaître de ses cendres. Les ravages occasionnés à l'esthétique de nos villes par la prolifération effrénée des ces assiettes paraboliques, poussant comme des champignons sur les balcons, les terrasses et autres fenêtres, semblent avoir pousser les pouvoirs publics à réagir. Un projet portant sur le retour à l'utilisation des paraboles collectives dans les immeubles est en phase d'élaboration. La préparation du projet de loi est prise en charge par le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication de concert avec le ministère de l'Environnement. C'est ce qu'a indiqué, avant-hier à Oran, le ministre des PTIC, M.Hamid Bessalah, en marge de sa visite de travail dans la wilaya d'Oran, sans donner de détails précis sur la forme exacte du projet. M.Bessalah a néanmoins expliqué que son département était en train d'étudier les moyens pour faire face « au phénomène de prolifération anarchique des paraboles dans les immeubles ». Un phénomène, a-t-il dit, qui « a altéré le cachet architectural de nos villes ». Les services concernés au niveau du ministère s'attèlent, selon le ministre, à l'étude de modalités de promotion du réseau de communication avec l'usage de technologies de pointe susceptibles d'éradiquer, à l'avenir, ce phénomène et de se passer progressivement des paraboles. Mais, s'agit-il d'un retour à la parabole collective telle que les Algériens ont connu, il y a près de deux décennies, où les abonnées s'organisaient seuls en comités, ou plutôt une formule améliorée qui repose sur le même principe de base, mais utilisant de nouvelles techniques, grâce à l'implication des services d'Algérie Télécom ? Car, s'il s'agit d'un simple retour à la formule ancienne, certes cela réduira le nombre de paraboles dans les immeubles, mais il ne règlera pas pour autant le problème des câbles aériens à qui on peut également reprocher le peu d'esthétique. A moins qu'avec l'apport des services compétents, on propose des solutions techniques viables pour se passer de ces câbles encombrants. Mais cet apport technique aura certainement un coût, et l'abonné doit impérativement mettre la main à la poche pour avoir ses chaînes préférées. Il faudra, dès lors, persuader les citoyens de se passer de leurs assiettes paraboliques, et là, intervient l'importance d'avoir un coût viable. Dès lors, on peut envisager des mesures répressives pour sanctionner les contrevenants. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, qui s'est également élevé contre « la prolifération anarchique d'antennes paraboliques sur les façades et les terrasses des immeubles » qui enlaidissent nos villes, avait indiqué récemment que les études techniques devront prévoir les systèmes de réception par satellite dans la construction d'immeubles d'habitation. Elles devront désormais tenir compte des procédés modernes de réception des programmes de télévision et de raccordement aux réseaux de télécommunications par fibre optique. Le ministre avait suggéré « la mise en place de gaines techniques collectives donnant accès aux bouquets de télévision désirés». A noter qu'en Algérie, on a recensé quelque 20 millions d'assiettes paraboliques et 17 millions de décodeurs. Après l'ex-ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication qui avait affiché sa volonté d'introduire la fibre optique pour substituer à ces soucoupes, deux maires, en l'occurrence ceux d'Alger-Centre et de Sidi M'hamed ont affiché leur détermination d'en finir avec ce phénomène qui gâche le panorama des artères algéroises et autres villes censées être des destinations touristiques. Les deux maires avaient opté pour une autre procédure qui consiste en la récupération des terrasses des immeubles squattées pour y placer les paraboles, qui seront ainsi moins exposées au regard des passants. A Alger centre, les autorités locales ont lancé une expérience de « nettoyage » des terrasses occupées par certaines familles depuis longtemps, afin de libérer le champ à l'installation des paraboles comme première mesure visant leur éradication des balcons. « Cette partie commune doit servir à l'installation des différents outils des citoyens comme les assiettes paraboliques. C'est pour cela qu'on va d'abord récupérer les terrasses et les redonner aux propriétaires », avait déclaré le maire d'Alger-centre. Une opération accompagnée par l'envoi de mises en demeure pour l'évacuation des façades de tous les objets placés çà et là à travers l'ensemble des bâtisses de la ville. Le maire d'Alger-centre avait révélé à ce sujet, que ses services avait reçu 82 requêtes de citoyens faisant état de constructions installées sur les terrasses.