Israël a repris lundi ses attaques aériennes contre des cibles civiles dans la bande de Ghaza, alors que s'intensifiaient les tractations diplomatiques pour consolider le cessez-le-feu entre l'armée d'occupation israélienne et les militants du Hamas. Lundi, un Palestinien a été tué et quatre autres ont été blessés dans un raid aérien mené par l'aviation israélienne contre une voiture à Rafah, dans le sud de la bande de Ghaza. Le raid a visé une voiture transportant des membres des Comités de la résistance populaire, selon des sources palestiniennes. La reprise des attaques israéliennes intervient au lendemain des déclarations du Premier ministre israélien Ehud Olmert quant à la reprise de l'agression contre les populations palestiniennes de la bande de Ghaza. Sa ministre des Affaires étrangères avait également affirmé dimanche que les attaques de l'armée d'occupation ne sont pas finies, mettant en danger un fragile cessez-le-feu intervenu après 22 jours de bombardements au phosphore des populations palestiniennes de la bande de Ghaza. Une attaque qui a provoqué une vague de protestations internationale et une condamnation du caractère bestial de cette agression militaire. Cette agression a fait plus de 1.330 martyrs et 5.300 blessés. Sur le front politique, le Hamas s'est déclaré lundi favorable à une trêve d'un an avec Israël, à condition qu'il ouvre les points de passage. «Nous sommes d'accord avec le principe d'une trêve d'un an. Les médiateurs égyptiens proposent un an et demi et nous n'avons pas totalement fermé la porte à cette idée», a déclaré le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum. Mais «qu'il s'agisse d'un an ou d'un an et demi, cela doit être conditionné à l'ouverture de tous les points de passage, y compris Rafah et la levée du blocus», a-t-il ajouté. Aux termes d'un accord de 2005, l'ouverture du terminal de Rafah à la frontière avec l'Egypte nécessite une présence de représentants de l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas. De son côté, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a rencontré lundi dans la capitale française l'envoyé spécial du président américain Barack Obama. George Mitchell a discuté avec Abbas autant des modalités de remise sur rails de la feuille de route du plan de paix israélo-palestinien, que des propositions des autorités palestiniennes pour l'arrêt de l'agression israélienne contre la bande de Ghaza, et, surtout, l'arrêt de toute activité militaire israélienne dans la zone. Au terme d'une tournée dans la région qui l'a mené en Israël, Cisjordanie, Egypte, Jordanie et Arabie Saoudite, George Mitchell a rencontré à Paris le président français Nicolas Sarkozy. L'objectif de sa visite à Paris est de faire le point avec Nicolas Sarkozy sur une sortie de crise à Ghaza et les moyens de relancer les négociations israélo-palestiniennes, selon le Quai d'Orsay. Jusqu'à présent, la nouvelle administration américaine n'a donné que peu d'indications sur ce qu'elle entend faire pour ce dossier, a-t-on ajouté de même source. Le nouveau président américain a confié tous les pouvoirs nécessaires à son émissaire pour remettre sur les rails le processus de paix israélo-arabe. De son côté, le Premier ministre qatari Hamad Ben Jassem Al Thani, dont le pays travaille pour une réconciliation inter-palestinienne, a estimé lundi à Paris qu'il fallait «travailler pour un gouvernement d'union nationale entre les Palestiniens», en appelant les pays arabes à ne pas «soutenir telle ou telle partie palestinienne contre l'autre». «Il ne faut pas qu'il y ait des efforts afin de supprimer ou d'écarter du jeu une des parties palestiniennes en présence sur le terrain», a-t-il estimé à l'issue d'un entretien avec Nicolas Sarkozy. «Il peut y avoir des désaccords entre pays arabes, mais ces désaccords ne doivent pas être un obstacle à la reconstruction et à la réconciliation palestinienne», a-t-il plaidé. Par ailleurs, l'ONU a annoncé qu'elle va mener sa propre enquête sur les frappes aériennes israéliennes qui ont visé un entrepôt de l'agence onusienne pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa) ainsi qu'une école relevant des Nations unies dans la bande de Ghaza, selon des responsables onusiens. «Nous allons mener notre propre enquête dans cette affaire et là je suis sûr que cela soulèvera alors la question des indemnisations», a déclaré à la presse le responsable des affaires humanitaires de l'ONU, John Holmes. De son côté, la responsable de l'Unrwa, Karen Abu Zayd, a assuré que l'armée d'occupation israélienne a délibérément bombardé l'entrepôt de l'agence onusienne. «Les Israéliens ont justifié ce qui s'est passé en expliquant qu'il s'agissait d'erreurs, mais quand votre propre établissement est bombardé pendant plusieurs heures je pense que c'était plus qu'une erreur. C'est pourquoi nous devons mener notre propre enquête», a-t-elle ajouté. Des dizaines de tonnes d'aide humanitaire étaient parties en fumée au cours des agressions et bombardements israéliens.