Le chèque postal semble avoir encore de beaux jours devant lui. La carte interbancaire CIB, fournie par Algérie-Poste à ses usagers dans le but d'atténuer les guichets et éviter les longues files humaines, ne semble pas encore apporter les résultats escomptés. Mercredi, il était 10h du matin quand les guichets 1,2,3 et 4 de la poste principale étaient déjà pris d'assaut par une foule d'usagers en quête de retrait d'argent. Dehors sur la façade extérieure, un DAB (distributeur automatique de billets de banque) semble clignoter inutilement. «Pourquoi la poste principale est de tout temps bourrée par autant de gens, alors qu'il y a au moins 3 autres agences à Béni Saf ?» Derrière les guichets, la réponse est instantanée. Un préposé d'Algérie Poste : «Vous pouvez vous mettre dehors près de la machine, vous allez tout comprendre». La machine, allusion au DAB dont les détenteurs d'un CCP ne font guère usage, dont au moins 50% en ont déjà reçu leur carte CIB (carte interbancaire), représentant pas moins de 3.000 personnes. Le réseau CIB désignant la carte interbancaire est constitué de guichets automatiques de banque, de distributeurs automatiques de billets et de terminaux de paiement électronique (TPE). Au niveau de la poste principale de Béni Saf, il existe un distributeur automatique de billets, qui fait écran avec l'extérieur, et un terminal de paiement électronique installé à l'intérieur de la poste. Cependant même de 10% du global, les opérations de retrait d'argent effectuées au moyen du terminal restent nettement supérieures à celles effectuées sur le distributeur. Si cependant les avis restent partagés, l'une des causes est le manque d'information. Même si l'accès est facile, et même si un guide est souvent fourni au niveau des guichets, le recours aux médias lourds, par exemple, la télévision et les spots publicitaires, reste une issue très réclamée. L'accès, il suffit d'introduire la carte CIB et de répondre convenablement aux questions, en général 3, posées par la machine. La langue à utiliser, le code confidentiel (qu'il faut tout le temps avoir en tête et le composer à l'abri d'autres regards) et le montant à retirer. Seulement il faut éviter de se tromper car le nombre d'essais successifs de composition du code est limité à trois sur les trois automates avec le risque de confiscation, d'invalidation ou de blocage de la carte au dernier essai infructueux. Il y a aussi ceux qui estiment que face au TPE (terminal), où l'on peut toujours se faire assister par un agent, contrairement au DAB (distributeur). Il est certain aussi que beaucoup de détenteurs de la CIB n'ont jamais fait l'usage d'un DAB et craignent de se tromper. Comme Lahbib qui a reconnu n'avoir jamais essayé ni même s'être approché du distributeur automatique de billets. Encore que plus de 50% d'entre eux pensent en faire l'usage plus tard, les autres ne voient pas encore l'utilité d'autant qu'ils se présentent une seule fois par mois. Là, généralement, les usagers viennent le premier jour du virement de leur salaire ou rente, mais rarement après le 3e jour, pour retirer la totalité de leur argent. Enfin, il y a ceux qui sont constamment en déplacement, ceux-là accordent pour l'instant un intérêt réel à cette machine magique qui distribue des billets de banque aux bons usagers qui auront répondu correctement. L'opération de remise de la CIB a commencé en novembre à Béni Saf, elle devra concerner, pour un premier temps, 7.000 personnes sur les 14.000 détenteurs d'un compte CCP que compte la ville de Béni Saf. Pour rappel, la carte de paiement permet le retrait d'espèces sur l'ensemble des automates d'Algérie-Poste, le libre service bancaire exclusivement sur les automates déjà cités, et de régler les achats de biens et services réellement effectués au moyen des terminaux H24 et à hauteur de 20.000 DA/jour, croit-on savoir.