Lancé en grande pompe, le paiement par carte monétique interbancaire semble patiner. Il est indispensable de se conformer à la réalité mondiale même si encore quelques dysfonctionnements sont signalés. Dans l'Algérie de 2008, il y a des cartes à puce bancaires, CCP, sécurité sociale et d'autres encore... Lancé en grande pompe, le paiement par carte monétique interbancaire semble patiner. Cela, en dépit des efforts consentis par la Société d'automatisation des transactions interbancaires et de monétique (Satim). Cette dernière avait lancé le paiement par carte interbancaire (CIB). Ce procédé avait concerné, dans un premier temps, neuf banques et institutions financières: BNA, Badr, CPA, BDL, Cnep-Banque, Algérie Poste, Cnma et la Banque Al Baraka. Il y a lieu de signaler, cependant, le nombre insuffisant de distributeurs mis en place. Les citoyens continuent, en effet, de subir les longues files d'attente devant les guichets, notamment à l'approche du Ramadhan, des fêtes, des fins de mois... L'autre handicap est le retard accusé dans la distribution des cartes magnétiques. Le renouvellement d'une carte dure des mois à tel point que, une fois reçue, elle arrive à expiration. Au temps de la «révolution des puces», il est plus que regrettable de voir l'Algérie à la traîne. Elles sont devenues quasiment incontournables. Que ce soit dans les bus ou dans les banques, les aéroports ou les universités, la puce électronique est un outil auquel on a recours quotidiennement dans toutes les transactions. L'Algérie s'y est mise en 2005. La large opération d'informatisation des institutions de l'Etat, notamment financières et postales, a été activement menée. Au niveau des agences postales, tous les détenteurs d'un compte courant postal (CCP) peuvent demander leur carte magnétique. Elle leur permet de retirer leur argent à tout moment. Appuyés par une campagne médiatique positive, le lancement de cette opération et l'utilisation de ce moyen par les clients d'Algérie Poste semblent avoir atteint l'objectif escompté. Malgré le manque flagrant de vulgarisation, la palme dans cette modernisation de la monétique en Algérie revient incontestablement à Algérie Poste. Sa directrice générale, Mlle Ghania Houadria a indiqué, récemment, lors d'une émission radio qu'Algérie Poste s'est engagée dans un processus de modernisation de ses services qui s'étale jusqu'en 2009. «Plusieurs opérations ont été menées et d'autres sont en cours», dira Mlle Houadria, indiquant que la première opération a eu trait au raccordement des bureaux de poste au réseau informatique d'Algérie Poste. 95% des 3300 bureaux de poste du pays y sont raccordés. Elle a ajouté que «tous les retraits, virements, demandes de carnets» sont aujourd'hui informatisés. Il en sera de même pour la Cnep. A ce titre, elle a signalé qu'Algérie Poste s'est engagée à dématérialiser le paiement manuel et «nous venons de réaliser une opération première au niveau du Maghreb, à savoir le paiement par le mobile». Ce moyen de paiement s'avère d'une grande utilité avec les cartes à puce «Chifa» de la Cnas. L'utilisation des cartes «Chifa», au cours du premier trimestre 2007 a concerné dans la phase pilote plus de 10% des assurés sociaux en Algérie, estimés à 7 millions. Les étudiants inscrits aux universités d'Alger, de Bab Ezzouar et de Tizi Ouzou, en 2007/2008 ont, pour leur part, été dotés de cartes à puce électroniques contenant toutes les informations relatives à leur identité. L'étudiant se munira de cette carte tout au long de son cursus universitaire. Même si des efforts restent à fournir, il faut admettre que des résultats considérables ont été réalisés en Algérie grâce à ce mode électronique de paiement, très usité à travers le monde.