La salle des conférences de la maison de la Culture Al Khalifa a abrité hier, la présentation du livre témoignage « Pupilles de l'Etat, la peur de l'inconnu », par son auteur, Mohamed Chérif Zerguine, présentation suivie par un débat sur le phénomène de l'enfance abandonnée. Cette manifestation a été organisée à l'initiative de la direction de l'Office des Entreprises de Jeunes (ODEJ), et l'auteur était entouré à la tribune par Mr. Boukhalkhal, recteur de l'Université islamique Emir Abdelkader et de Mme F Z Saadaoui, présidente d'une association caritative locale. Le docteur Boukhalkhal donna le point de vue de l'Islam « qui consacre la suprématie de l'être humain sur tous les autres êtres vivants, dit-il, qui protège les plus faibles d'entre eux et surtout cette catégorie de l'enfance abandonnée ». Et de développer le rapport Islam et considérations ethniques et raciales, soulignant que « le plus important pour la Sainte religion, c'est en particulier le comportement de chaque individu ». Ensuite, c'était au tour de Mohamed Chérif Zerguine qui dira qu'il s'agit de sa première « incursion » dans ce domaine, mais qu'il ne regrette pas. « Il s'agit d'un récit fait à l'occasion de la recherche de mes racines et origines, douloureuses au départ, et à telle enseigne que je me suis rappelé à l'ordre à plusieurs reprises à l'effet d'instaurer un peu plus de rationalité». Et de témoigner «inspiré, et comme poussé, par l'état de la pouponnière de Constantine que je visitais souvent, j'ai essayé à travers cet écrit biographique, où je parle moins de moi que de l'universel, de parler de cette catégorie avec sincérité et humanité». Et de poursuivre «sachant qu'il y a des gens qui se battent pour un projet de loi sur l'enfance abandonnée, tout ce que je souhaite c'est qu'il aide un tant soit peu à faire avancer les choses dans ce sens ». Les intervenants n'ont pas omis de relever «que l'ouvrage aide beaucoup à l'éducation sociale et réconcilie les humains avec leurs semblables. C'est une véritable ode à l'entraide et à l'amour à l'endroit des pupilles de l'Etat, mais plus généralement des enfants assistés». Un des intervenants a souligné que l'auteur a cassé un tabou en quelque sorte, car mettant en relief tant d'amour et de chaleur humaine dans le livre, qui est d'abord un hymne à cette catégorie, pas toujours bien vue par la société qui désigne ces enfants par des termes péjoratifs et insultants et qui demeure tentée de les rendre «invisibles», en les culpabilisant et en les obligeant à vivre cachés.