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Dégel historique entre Téhéran et Washington
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 12 - 02 - 2009

Le pouvoir iranien répond positivement aux ouvertures de Barak Obama. C'est une condition nécessaire mais hélas, pas suffisante pour apaiser la grande région orientale.
Iran - USA : une étape décisive
Mahmoud Ahmadinejad s'est déclaré mardi soir, « prêt au dialogue » avec les Etats-Unis. La veille, le président iranien avait déclaré à la télévision que « la nation iranienne est prête à des pourparlers, mais à des pourparlers dans un climat de respect et de loyauté réciproque ». Ces déclarations apaisantes sont d'autant plus importantes qu'elles interviennent au lendemain du 30ème anniversaire de la Révolution iranienne qui avait entraîné un long gel diplomatique avec les Etats-Unis. L'évènement a été salué par la Russie qui a longtemps de jouer les go-between entre Washington et Téhéran.
L'Iran a donc répondu positivement à « la main tendue » proposée par Barak Obama. On ne peut que s'en féliciter.
Dans une région qui va de la Palestine à l'Afghanistan et où les tensions se multiplient, la démarche du nouveau président américain tranche très positivement avec la « politique de la canonnière » pratiquée par son prédécesseur.
En-dehors des convictions personnelles de Barak Obama, le réalisme l'imposait. L'engluement de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan réclamait une nouvelle approche des problèmes. La violente et soudaine crise économique impose une révision drastique d'une politique militaire aussi coûteuse qu'infructueuse. Le Pentagone a d'ailleurs reçu l'ordre de serrer ses budgets.
Ce que la guerre n'a pas permis, la diplomatie y garde quelques chances et le plan apparent de Barak Obama ne manque pas d'ambition.
Sa première priorité est de dégager ses troupes de l'Irak sans déclencher une partition immédiate du pays.
Seule Téhéran peut exercer une influence directe sur la principale communauté chiite irakienne.
Reconnue comme puissance moyenne, l'Iran aurait davantage d'intérêts à peser sur la région dans le sens d'un apaisement. Téhéran peut en effet influencer la Syrie, le Hezbollah au Liban et même le Hamas à Gaza. Une partie de la population afghane est de culture et de langue perse. Beaucoup d'atouts qui rendent Téhéran fréquentable, malgré ses envies nucléaires.
Il est vrai que les Etats-Unis ont déjà fort à faire en Afghanistan, guerre improbable sans espoir aucun de victoire. Mais les Etats-Unis ne peuvent se payer le luxe de deux départs humiliants en quelques années.
L'autre motivation d'un éventuel nouvel envoi de troupes américaines en Afghanistan réside dans l'inquiétude de Washington sur l'instabilité de la situation pakistanaise et du renouveau des tensions entre ce pays et l'Inde.
Apaiser la situation régionale au Proche et au Moyen-Orient, pour se concentrer sur les problèmes du sous-continent indien paraît réaliste.
Une stratégie hardie mais beaucoup d'écueils
Mais cette stratégie hardie se heurte à de nombreux obstacles. Les premiers sont internes aux Etats-Unis.
Battus, les courants néo-conservateurs et interventionnistes sont loin d'avoir disparu, notamment au Pentagone et dans certains milieux d'affaires.
Bref, le « lobby politico-militaire » dénoncé en son temps par le Général Eisenhower, qui fustigeait le rôle trouble des industries d'armement, est toujours bien présent. Et le Parti Républicain n'attendra pas la fin de la « lune de miel », la période de cent jours dont bénéficie tout nouveau président américain, pour multiplier ses critiques.
D'autant que Barak Obama, comme tous les chefs d'Etat du monde, doit affronter une crise économique globale, aux contours imprévisibles et dont aucun expert ne se hasarde à prédire ni la portée ni la durée.
A l'inverse, les tentations de repli sur le continent nord-américain avec l'apparition de menaces protectionnistes, comme récemment sur le marché de l'acier, peuvent rendre moins cruciale l'omniprésence américaine militaire et commerciale sur l'ensemble de la planète. Mais cette modification bouleverserait les mécanismes économiques mondiaux et ouvrirait sur autant de situations inconnues. La presse américaine a déjà trouvé le nom de baptême de cette grande hypothèse : la « déglobalisation ».
D'autres écueils existent dans la grande région, au sein même des alliés traditionnels des Etats-Unis.
L'Arabie saoudite et les pays du Golfe prendraient avec inquiétude une amélioration tangible des relations entre Téhéran et Washington, qui consacrerait le rôle de puissance régionale à l'Iran et renforcerait la communauté chiite dans le monde musulman.
Israël vote la peur
L'autre épine est bien sûr constituée par Israël. Les Iraniens comme beaucoup de pays arabes souhaitent, avec ou sans arrières pensées, une normalisation du conflit israélo-palestinien. Leurs opinions publiques les y poussent. Et beaucoup de capitales redoutent également l'agitation militaire d'Israël visiblement de moins en moins contrôlée. Les gouvernements israéliens se succèdent et ne se distinguent que par une aggravation des discours martiaux. La population israélienne se vit fantasmatiquement comme vivant dans une citadelle assiégée. Elle est excitée par des politiques irresponsables pour qui la guerre contre tous les arabes est la seule solution rationnelle. En nul n'oublie qu'Israël est la seule puissance régionale à posséder l'arme nucléaire et qu'elle est bien décidée à garder ce privilège.
La dernière élection intervenant après la boucherie effectuée à Gaza, ne peut qu'inciter au pessimisme. Le Parti travailliste, classé « à gauche » avait comme tête de file, Ehoud Barak, le ministre de la Défense d'Ehoud Olmert. Son parti a néanmoins enregistré une défaite historique (13 sièges sur 120), disparaissant quasiment de la scène politique. Au moins pour un temps.
Dans les faits, les électeurs israéliens ont choisi entre un parti de droite, Kadima, dirigée par Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères qui hérite de 28 sièges et qui prône une politique d'extrême fermeté avec les Palestiniens, un parti de droite extrême, le Likoud, dirigé par Benjamin Netanyaou qui trouve Livni trop molle sur le dossier, et un nouveau parti d'extrême droite Israël Beiteinou (15 sièges), dont le dirigeant, Lieberman, veut expulser les citoyens israéliens d'origine arabe !
On ne sait pas quelle coalition mènera le gouvernement de Tel-Aviv mais dans les cas de figure, un règlement pacifique du conflit israélo-palestinien devient de plus en plus fantomatique. Sauf pressions sans équivalents de Washington. Si c'est dans ses intentions, rude tâche pour le nouveau président !
Agitation, agitation…
Nicolas Sarkozy a décidé de passer une journée à Bagdad. Curieuse initiative. Officiellement, le déplacement éclair du président français était destiné à inciter les industriels français à dorénavant investir massivement en Irak. On peut craindre que cela ne déclenche pas la ruée de nos courageux capitaines d'industrie qui ont déjà bien à faire avec la crise économique, et peut décidés à jouer leurs économies dans un pays ruinée par l'invasion américaine et toujours au bord de la guerre civile. Quand à subventionner la reconstruction de l'Irak, on ne voit pas bien dans quelles cachettes budgétaires, Nicolas Sarkozy pourra aller puiser des fonds, alors que le même Président n'arrête pas de se lamenter « sur les caisses de l'Etat qui sont vides ».
Le même voulait surtout être le 1er chef d'état d'un pays toujours officiellement hostile à l'invasion américaine à se rendre en Irak. Être le premier, étrange obsession de Nicolas. Mais après tout certains analystes optimistes parient sur la combinaison programmée des troupes américaines, d'une certaine pacification du pays et des rentes de l'économie pétrolière irakienne. Enfin, la situation politique s'est calmée. Nouri-al-Maliki, l'actuel premier ministre a stabilisé son pouvoir. Comme le note Karim Pakzad de l'IFRI, « issu d'un mouvement islamiste, le nouvel homme fort du pays applique aujourd'hui une politique nationaliste arabe dépassant les clivages religieux et ethniques. ». Le même al-Maliki a du étouffer un hoquet de surprise en voyant débarqué Nicolas Sarkozy flanqué de l'ineffable et très vertueux Bernard Kouchner. Le ministre français des Affaires étrangères avait créé une certaine surprise dans les milieux diplomatiques en demandant, il y a un an et demi, la démission de Nouri al-Maliki à l'administration américaine. Mais quoi ? On peut bien se tromper...
Espérons tout de même que le premier ministre irakien ne soit pas trop rancunier.
Dans tous les cas de figure, le voyage surprise de Nicolas Sarkozy ne devrait guère avoir d'effets immédiats. Mais peut-être les motivations étaient ailleurs. Il n'a pas du déplaire au Président de tourner définitivement la page du « maudit » tandem Chirac-Villepin et leurs irrespectueuses critiques vis-à-vis de Washington sur le dossier irakien, à l'heure où la France vient d'annoncer sa réintégration totale dans l'OTAN.
Nicolas voulait peut-être aussi se changer les idées et redorer son blason, alors que sa côte de popularité s'est effondré de neuf point après sa dernière conférence de presse, la semaine dernière. Consacrés à la crise économique et destinés à rassurer les Français, ses propos n'ont visiblement pas fait mouche : 63% des sondés ne lui font plus confiance, 56% sont prêt à participer à un mouvement social. Bigre !
Sarkozy à Bagdad ? Sarabande diplomatique et agitation médiatique.


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