C'est la deuxième grosse affaire, après celle ayant eu trait au trafic de drogue, traitée par le pôle judiciaire spécialisé «EST» depuis son installation officielle, au mois d'avril dernier. Une deuxième affaire, donc, qui fait pencher les juges sur un dossier assez lourd, la fuite de capitaux vers l'étranger, en l'occurrence, car les accusés, au nombre de 7 personnes, doivent répondre de leur tentative de faire passer par la frontière terrestre «EST» la somme de un million d'Euros. Mais avant d'arriver à ce stade, ce dossier a connu un long périple judiciaire, voire une embrouille judiciaire, qui aura, dans son sillage, entraîné la radiation d'un juge d'instruction du corps de la magistrature, lors de son passage au mois de novembre de l'année écoulée devant la commission de discipline du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Genèse de l'affaire. Le principal accusé, un conducteur d'un véhicule de marque «Ciélo» fut arrêté en possession d'un million d'Euros, lors d'un contrôle routier opéré par les éléments de la gendarmerie au mois de juillet dernier, alors que le concerné devait rejoindre la Tunisie. Celui-ci dénoncera durant les interrogatoires 6 autres personnes qui, selon sa version, lui auraient remis chacun une somme (en milliers d'Euros), et que sa mission consistait, uniquement, à transférer cet argent de l'autre côté de la frontière, pour servir les transactions commerciales des intéressés, dont cinq d'entre eux sont des commerçants en activité dans la localité d'El-Eulma, et deux autres à Sétif. Le tribunal d'Oum El-Bouaghi sera saisi de l'affaire, et le juge d'instruction près ce tribunal prononcera au mois d'août dernier un «non-lieu» en faveur des accusés. Un verdict qui coûtera son poste au magistrat instructeur, car on jugera en haut lieu que l'affaire est de la compétence du pôle judiciaire spécialisé. Le non-lieu sera par la suite annulé par la cour d'Oum El-Bouaghi, et le dossier de cette affaire remis entre les mains des juges du pôle judiciaire spécialisé. Ce dernier prononcera dans son verdict, rendu mardi dernier, la relaxe pour tous les accusés, et ce, sans regarder dans le fond de l'affaire, car le verdict en question s'est limité à la forme, forme qui ne justifiait pas les poursuites contre les accusés sans la plainte du ministère des Finances. Mais leur joie sera de très courte durée car, relaxés mardi dernier, 5 accusés seront à nouveau arrêtés le lendemain même de leur libération, pour être présentés hier devant le magistrat instructeur, alors que la trace des 2 autres personnes impliquées dans cette affaire n'a pas encore été retrouvée. L'affaire reprend de plus belle depuis le début, avec l'entrée en action du ministère des Finances qui a, enfin, déposé sa plainte contre les accusés. Après leur présentation hier après-midi devant le juge d'instruction, ce dernier a décidé la mise en détention de cinq d'entre eux, et a, en outre, lancé des mandats d'arrêt contre les deux fuyards.