L'accident de la corniche survenu le jeudi 12 février dernier, tout en tenant en haleine la population constantinoise, a mis sous les feux de la rampe le rôle salvateur des éléments de la protection civile, toutes spécialités confondues, notamment celui d'une brigade cynotechnique de création tout à fait récente (elle a été mise sur pied le 28 août dernier avec le concours de son homologue d'Alger). Composée de six éléments et de deux chiens bergers d'origine malinoise (du nom de la ville belge de Malines), espèce qui possède un sens olfactif très développé et une résistance à toute épreuve, cette unité qui a participé aux opérations de recherches du corps de la victime de l'accident, se trouve encore en stage. Aussi, et dans le but de faire connaître la mission impartie à cette unité, sa vocation régionale et le rôle essentiel qu'elle peut jouer lors de la survenue de catastrophes naturelles, la direction de la protection civile de Constantine a organisé une conférence de presse pour la présenter aux médias. Tour à tour, les membres de la brigades ont parlé de leur courte expérience et de leur (difficile) métier. Ils ont surtout relaté la mission qu'ils venaient d'accomplir avec succès sur les berges escarpées du Rhumel. En faisant la présentation des éléments de la brigade, le lieutenant Tafer, chargé de la communication au niveau de la direction de la protection civile, dira que « l'Algérie et l'Afrique du Sud sont les seuls pays au niveau africain et arabe à avoir le privilège de disposer de brigades cynotechniques. Les expériences malheureuses qu'a vécues dans une période récente l'Algérie ont démontré que notre pays a un réel besoin de telles équipes qu'il faut former et doter de tous les moyens techniques d'intervention». A travers cette conférence de presse, on saura notamment que notre pays possède trois centres de formation de brigades cynotechniques situés à Alger, Mostaganem et Constantine, qui possèdent 19 chiens en tout. Pour le moment, Constantine et Mostaganem ont chacune deux chiens, mais dans l'avenir, préciseront ces sapeurs-pompiers spécialisés, chaque élément de la brigade pourra avoir son propre chien. Pourquoi ces trois villes algériennes seulement ? avons-nous demandé. Tout simplement, répondront nos interlocuteurs, parce que ces régions sont traversées par la ceinture sismique qui part de la ville de Marrakech et qu'il importe de placer ces unités spécialisées dans la recherche sous les décombres plus près des catastrophes naturelles potentielles. Les brigades de ces trois villes travaillent en étroite collaboration. Par ailleurs, l'excellent travail fait au niveau de ces centres a permis à une promotion de maîtres-chiens cent pour cent algérienne de voir le jour, ainsi que la production par croisement de races de deux chiens bergers purement algériens appelés l'un Hoggar et l'autre Tassili. Ainsi, et dans le long terme, notre pays pourra se passer de l'importation de race canine très précieuse sachant qu'un seul chien peut coûter de 5.000 à 6.000 euros (50 à 60 millions de centimes environ) et disposera de trois écoles régionales de formation dans la spécialité.