La sensibilisation des éleveurs et des petits fellahs sur le renouveau agricole et rural, a été au centre des débats d'une importante rencontre, tenue en ce début de semaine, au siège de la wilaya, qui a réuni les représentants du monde rural, issus des 22 communes de la wilaya, en présence du directeur des services agricoles, du chef de l'antenne du HCDS, du conservateur des forêts et du président de la chambre du commerce de la wilaya d'El-Bayadh, lesquels ont tour à tour pris la parole pour mettre en relief les grandes lignes du programme de proximité de développement rural (PPDRI) initié par le ministère de l'agriculture et du développement rural. IL s'agit d'un contrat de performance, visant à libérer toutes les énergies pour sortir l'agriculture et l'élevage de l'ornière, deux secteurs intimement liés, qui échappent à toutes les règles, voire les plus élémentaires, de gestion, de production, de commercialisation et plus particulièrement d'organisation. Le moment est-il venu pour mettre les pendules à l'heure, surtout lorsqu'on sait que le secteur de l'élevage ovin fait vivre à lui seul plus de 12.000 familles, qui détiennent plus de 1.800.000 têtes d'ovins ? Une manne économique pour l'état, qui ne veut pas que cette ressource lui échappe et reste gérée dans sa forme le plus obsolète et la plus archaïque. L'économie a ses règles, et le marché a ses lois. Depuis plus de quatre décennies, l'état a laissé faire les éleveurs, les laissant agir librement dans leur cocon préservé par le système patriarcal, lequel a prouvé ses limites. Le moment est venu pour que l'état, qui a pris en charge tous les besoins en aliment du bétail pour soulager les éleveurs durant les périodes de disette, puisse intégrer cette ressource vitale, qu'est l'élevage ovin, par une organisation rationnelle du secteur. Cette rencontre d'éleveurs, même si elle a revêtu un caractère consultatif, a eu le mérite de les impliquer, par la concertation, sur les possibilités de promouvoir ce secteur, et le hisser au rang économique qui lui échoit. Les représentants de la steppe, ont tour à tour mis en relief, l'aspect commercial du mouton et de ses dérivés qui ne profitent qu'aux maquignons qui en tirent des bénéfices faramineux. Ils estiment que seule la création de coopératives d'élevage et la sélection de la race hamra des hauts plateaux sont à même de tirer l'élevage de ses sentiers battus. La laine et les peaux d'ovins et de caprins méritent d'être conditionnées et traitées sur place, mais ceci implique assez d'investissements financiers et de technologie. L'idée a été jugée généreuse certes, mais où trouver de potentiels investisseurs qui maitrisent cette technologie de pointe. Les propositions formulées par les éleveurs, ont été consignées et favorablement accueillies, elles seront soumises au ministère de tutelle pour une étude et une exploitation approfondies, et seront également sérieusement examinées sous toutes les coutures. Second point soulevé par les éleveurs, la production céréalière, l'orge plus particulièrement, et fourragère pour faire face aux cycliques périodes de disette. L'un des éleveurs notera que la levée de l'interdiction des labours en milieu steppique, ce qui n'a pris effet qu'au début de cette saison providentielle, mérite d'être maintenue et étalée sur au moins une décennie, tout en soulignant au passage la nécessité de multiplier les zones de mises en défense et les forages. Il faut reconnaître que le HCDS et la DSA ont mis le paquet cette année. En effet, et pour l'année 2009, uniquement 63 projets, et non des moindres, viennent d'être octroyés à 10 communes steppiques de la wilaya d'El-Bayadh créant dans leur sillage 10.000 nouveaux emplois. C'est ainsi que 795.600 hectares de terres seront traités dans le cadre des activités diverses, liées à la préservation de la biodiversité. L'on annonce, en parallèle, l'extension des surfaces utiles agricoles sur 600 hectares de terre fertile et cultivable, laissés en jachère et la création de 300 kilomètres de pistes. Il s'agit d'une part de donner un véritable coup de fouet à une agriculture que l'on disait moribonde, en raison de la pauvreté des sols, mais aussi de freiner un tant sort peu l'exode rural. L'aide au travail de la terre et à la fixation des petits fellahs, par le biais du financement par l'état du logement rural, des équipements hydrauliques et de crédits pour les forages, s'est avérée très concluante. Il n'y a qu'à jeter un regard de part et d'autre de tous les axes routiers et pistes qui sillonnent le territoire de la wilaya pour s'en apercevoir ou, à défaut, à tâter le pouls de la production maraîchère annuelle des communes agro-pastorales. Un détail qui échappe à la D.S.A., qui, à juste titre, n'arrive pas à estimer les terres emblavées en fin janvier de cette année. Un non-sens vous diront les plus avertis. Le programme de proximité de développement rural intégré a été une juste réponse aux préoccupations et aux attentes des petits fellahs des hauts-plateaux. Ce programme a tenu compte des spécificités de chacune des trois régions (régions steppiques, semi-sahariennes ou sahariennes), tout en offrant à chaque partenaire toutes les chances grâce à une batterie de mesures incitatives aptes à faire de lui un réel producteur. Dans ce même programme de l'année 2009, il a été procédé à l'inscription d'une opération de boisement sur 600 hectares de terres, pour la fixation des dunes. Un phénomène qui hante les esprits aussi bien des éleveurs qui craignent pour les nappes alfatières et les pâturages que les petits fellahs des zones semi-sahariennes. Ce volumineux programme de proximité tend à associer les populations rurales de la wilaya dans ses différents aspects en les impliquant pleinement dans toute action visant à promouvoir leur environnement socio-économique. Notons enfin, que cette rencontre s'est tenue loin des yeux des représentants de la presse locale.