Si le trafic portuaire connaît indéniablement depuis une décennie une croissance exponentielle, les infrastructures de base, quant à elles, demeurent inchangées, pénalisant ainsi les opérateurs économiques qui utilisent le port de Ténès en matière de manutention. Le trafic a augmenté de 42% au cours de l'année 2008 par rapport à 2007. La direction portuaire prévoit un trafic de 700.000 tonnes au cours de cette année. Cependant, ce port de commerce, qui pourrait soulager ceux d'Alger, Mostaganem et Oran, attend toujours sa mise à niveau sur le plan infrastructurel. En premier lieu, il y a le dragage du bassin devant aboutir à l'approfondissement du tirant d'eau (à quelques endroits, il serait de 7 mètres aujourd'hui), qui n'est toujours pas réalisé. Cette opération, si elle venait à être effectuée, permettrait au port de faire accoster des navires de gros tonnage. En second lieu, les travaux de réalisation du quai Sud traînent toujours. Lancés en 2007 lors de la visite présidentielle, des travaux, qui devraient être réceptionnés dans un délai de 36 mois, accusent un retard assez important. On estime à 40% le taux d'avancement des travaux. A cela s'ajoute le manque d'aires de stockage au niveau de l'enceinte portuaire. A ce sujet, le PDG de l'Entreprise portuaire de Ténès souhaiterait que le terrain ayant appartenu à l'ex-ENS (sidérurgie), situé à Sidi Akkacha (distant de 7 km de Ténès), lui soit cédé pour l'entreposage des différents produits. Par ailleurs, à cette situation propre au port est venu se greffer un autre problème : celui de l'accès. Selon le PDG de cette infrastructure portuaire, M. El-Hamri Khaldi, environ 300 camions (semi-remorques) se rendent chaque jour au port pour les opérations d'exportation ou d'importation. Il s'agit des produits importés suivants : ammonitrate, céréales, bois, fer à béton, minéraux... Ainsi que des produits exportés, principalement des déchets ferreux. Selon ce même responsable, cet important trafic de camions crée un embouteillage monstre aux abords du port, d'où il serait urgent d'élargir la chaussée qui mène de la ville au port afin de réaliser des évitements pour soulager, d'une part, l'unique pont de l'oued Allala qui mène vers le port et, d'autre part, désengorger ce dernier. Cette situation, selon le PDG de l'EPT, va être insoutenable à l'approche de la saison estivale, lorsque des milliers d'estivants afflueront vers la plus grande plage de la ville qui côtoie le port. D'ailleurs, même la ville de Ténès n'est pas épargnée par ces embouteillages énormes à l'arrivée de l'été. D'où l'urgence, selon le PDG de l'Entreprise du port, de revoir le plan de la circulation de la deuxième grande ville de la wilaya.