La publication des actes du dernier colloque international sur «La réhabilitation et la revitalisation urbaine à Oran», avec comme point focal le vieux quartier de Sidi El-Houari, a marqué ce jeudi le début d'une nouvelle étape, décisive, non seulement pour l'histoire de toute une ville mais aussi pour son avenir. C'est ce qu'a résumé en substance, Javier Galvan, architecte qui a dirigé l'assistance technique à Oran pour le compte de l'Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID). M. Galvan, qui assure actuellement la direction de l'Institut Cervantès d'Oran, a en effet estimé que la publication des actes de ce colloque marque un passage officiel «de la phase de la réflexion à celle de l'action.» Ces actes, qui viennent d'être publiés dans un ouvrage de 141 pages, rendent en fait compte des conclusions et recommandations des experts nationaux et étrangers ayant pris part à ce colloque au mois d'octobre dernier. Le document, de quelque 140 pages, a été présenté avant-hier au siège de l'hôtel de ville en présence du wali d'Oran M. Sekrane Tahar, du maire, M. Sadek Benkada, et des consuls généraux d'Espagne et de France, avec la participation d'universitaires et de représentants des associations activant au niveau du quartier de Sidi El-Houari. Dans son intervention, le wali d'Oran a tout d'abord réaffirmé l'engagement de l'Etat dans cette question de la réhabilitation et de la revitalisation urbaine à Oran mais plus particulièrement pour le vieux quartier de Sidi El-Houari qui, a-t-il dit, a bénéficié à lui seul, à la faveur de la dernière visite du président de la République, d'une enveloppe de 1,5 milliard de dinars (150 milliards de centimes). Mais cet engagement, a-t-il poursuivi, se traduit également dans d'autres quartiers de la ville, à travers deux opérations de restauration et d'aménagement de 200 immeubles vétustes dont 31 situés au boulevard Khedim Mustapha à Sidi El-Houari, 49 au boulevard Maata et 400 autres à Haï Sidi El-Bachir (ex-Plateau), Arzew et Mers El-Kébir. Sergio Blanco, responsable des programmes de coopération, «OTD Algérie» de l'AECID, a pour sa part, présenté, devant une assistance très intéressée, un exposé des conclusions et autres recommandations issues du colloque international d'Oran, parmi lesquelles les plus importantes préconisent la constitution d'une équipe de travail multidisciplinaire capable de mettre en place un Plan d'action immédiat, des mesures d'urgence en attendant le classement du quartier de Sidi El-Houari en «secteur à sauvegarder» ainsi que la constitution d'un comité de pilotage pour diriger le processus de réhabilitation, composé des autorités locales et nationales en concertation avec la société civile. Intervenant en sa qualité de premier responsable du secteur de la construction et de l'urbanisme (DUCH), M. Temmar Abdelwahid a mis l'accent sur la coopération internationale d'Oran avec l'Espagne mais aussi avec la France, notamment dans le cadre du Plan Archimed. Le même responsable a évoqué dans ce même ordre d'idée «les procédés appliqués en matière de restauration des bâtisses, basés sur le diagnostic et l'expertise, tout en recourant au système de l'informatique et de géographie en plus d'enquêtes socio-économiques ciblant les habitants de ce quartier». Les recommandations du président de la République lors de sa dernière visite dans la wilaya émises après des explications qui lui ont été fournies sur la problématique du renouveau urbain et la restauration du vieux bâti ont été prises en considération, dans ce contexte, notamment pour ce qui est de l'aération de cet espace et la préservation des sites archéologiques que recèle le quartier, a encore indiqué le même responsable. Le quartier de Sidi El-Houari compte 63 sites historiques dont 20 uniquement sont classés à l'échelle nationale. Le DUCH a annoncé par ailleurs que le premier monument historique qui fera l'objet de travaux de réhabilitation dans le cadre de cette opération sera la mosquée «Imam El-Houari», un choix fortement symbolique qui rend hommage à un grand homme de l'Islam, le saint patron de la ville, et dont le quartier porte le nom.