Trois bureaux d'études ont soumissionné hier pour l'étude du Plan d'occupation des sols (POS) du secteur urbain El-Emir (centre-ville), a-t-on appris auprès de M. Kerouicha, président de la Commission d'ouverture des plis de la commune d'Oran. Ces offres techniques et financières seront par la suite prises en charge par la commission d'évaluation de la commune, qui retiendra un seul bureau d'études avec, comme mission, l'élaboration d'une étude de POS pour le centre-ville d'Oran. Un quartier qui connaît depuis quelques années déjà de grandes mutations, souvent au détriment de son cachet architectural unique. Certains quartiers du centre-ville, comme Saint-Pierre ou Miramar, font désormais face à une spéculation foncière sans précédant, comme en témoigne le nombre de dossiers de demande de permis de construire déposés auprès des services compétents du secteur urbain El-Emir. De nouvelles bâtisses, souvent sur-proportionnées, ont fait leur apparition au cours des dernières années, souvent sans aucun égard au cachet architectural et historique du site. Ce qui a poussé les services techniques de la commune à stopper net la délivrance des permis de construire, pour mettre fin au « massacre», en attendant de disposer de cet instrument d'urbanisme qui a force de loi, qui est le POS. Selon M. Mebarki Mohamed, directeur de la Division de l'urbanisme de la commune d'Oran, «une seule réponse s'impose pour mettre fin au gâchis architectural et urbain: c'est l'adoption du plan d'occupation des sols (POS)». Il est le seul instrument à pouvoir réglementer l'usage du sol en définissant les aspects techniques de toute nouvelle bâtisse (sa hauteur, le nombre d'étages, la qualité de la façade... etc.), mais aussi sa fonction future (à usage d'habitation, commercial, administratif...). La finalité recherchée est de préserver l'homogénéité du bâti et sauvegarder ainsi l'identité architecturale et urbanistique du centre-ville d'Oran, dont les premières bâtisses datent du tout début du 20ème siècle, a-t-il rappelé. Le centre-ville d'Oran compte en tout quelque 73 immeubles classés menaçant ruine, selon le secteur urbain El-Emir. Certaines bâtisses, notamment à Saint-Pierre, sont encore plus anciennes que celles de Sidi El-Houari. Pour M. Métaïer Kouider, délégué du secteur urbain El-Emir mais aussi, délégué de la division de l'urbanisme de la commune d'Oran, plus qu'un POS, le centre-ville d'Oran a carrément besoin d'« un plan de revitalisation » à l'image de celui consacré à Sidi El-Houari. Ce plan, avait-il indiqué dernièrement au Quotidien d'Oran, doit prendre en compte le tracé du futur tramway qui passera par la Rue Mohamed Boudiaf (ex-Rue de Mostaganem). Il doit aussi mettre en ligne de mire les rues et autres espaces qui seront aménagés aux abords de ce projet ainsi qui les assiettes foncières qui pourront être récupérées.