L'artisanat dans la région des Hauts Plateaux sétifiens offre un riche potentiel pour promouvoir l'investissement, créer des emplois, développer l'exportation et stimuler la croissance économique. Ce secteur, qui contribue au taux de 4 % de la masse monétaire locale en circulation, emploie environ 3.500 personnes, soit 11 % de la population active. L'artisanat est également un levier de développement régional confirmé, compte tenu de son rôle de l'équilibre social et démographique du pays à travers la sédentarisation des habitants dans leurs régions, comme c'est le cas pour la région des Babors. Durant les dernières années, le secteur a fait l'objet de Moult stratégies visant, en particulier, à protéger l'artisanat local de la contrefaçon et préserver les produits artisanaux en tant que créations authentiques et identitaires, et ce, à travers la création de mécanismes permettant de faire bénéficier les artisans et artisanes de tarifs préférentiels pour l'enregistrement de leurs innovations et créations. A sétif, ce secteur couvre tous les métiers représentant le patrimoine du pays et se fonde essentiellement sur l'habileté et le savoir-faire manuel à toutes les étapes de production du produit. Actuellement, la liste des activités artisanales comporte 75 métiers répartis sur 10 groupes dont le tissage, les métaux, le bois, les fibres végétales, l'argile. Plusieurs mesures ont été, par ailleurs, décidées au profit du secteur de l'artisanat. Dans leur ensemble, elles valorisent la portée civilisationnelle et culturelle du secteur en vue d'accroître sa contribution au processus de développement de la région, d'autant plus que la conjoncture globale actuelle exige de nouveaux créneaux d'investissement pour se repositionner à l'international. Ces décisions ont également pour objectifs la création de projets pilotes spécialisés dans la création de produits de haute qualité adaptés à la demande sur les circuits de distribution nationaux et internationaux et à restructurer les entreprises artisanales pour les faire bénéficier des avantages du code d'indications à l'investissement. Les efforts sont axés aussi sur le développement des moyens de production du secteur en collaboration avec les centres de recherche universitaires. Côté financement, plusieurs organismes ont été mis en place à l'instar de la Caisse nationale de promotion de l'artisanat et des petits métiers qui accorde des prêts. L'étude stratégique, élaborée sur les perspectives de développement du secteur à l'horizon 2012, fait ressortir outre l'apport socio-économique du secteur, la richesse du patrimoine national et la disponibilité des compétences et des matières pour développer les activités artisanales. L'étude a permis, en parallèle, d'identifier quelques problématiques à surmonter au niveau des circuits d'approvisionnement, de commercialisation à l'intérieur et à l'extérieur. Ces lacunes concernent aussi la formation, les compétences des artisans et les capacités des entreprises artisanales à anticiper et à prospecter l'avenir. L'étude recommande, à cet effet, une stratégie de long terme visant à porter à 8 % la contribution du secteur au PIB, à créer 112 000 nouveaux emplois, à améliorer le revenu de l'artisan pour qu'il atteigne un cap motivant et respectable, à préserver et à développer le patrimoine artisanal national. Selon la même étude, un plan d'action est impératif et sa question devient d'emblée un dossier de poids que les pouvoirs publics doivent prendre en considération, dans le but d'améliorer la compétitivité et le rendement du secteur.