Dans son rapport semestriel sur la situation et perspectives économiques dans la région Afrique du Nord - Moyen-Orient - Asie centrale, le Fonds monétaire international (FMI) a qualifié de "satisfaisants" les résultats macroéconomiques dans cette région et de "favorables" les perspectives à court terme. Le rapport estime que les conditions (ressources financières) sont désormais réunies pour booster la croissance, l'investissement et l'emploi. Pour le Maghreb, la croissance a été moins élevée, depuis 2004 (une moyenne de 5 autres constats du FMI : les réserves de change continuent d'augmenter rapidement au Maghreb, les taux de change effectifs réels ont commencé à s'apprécier, les soldes budgétaires se sont améliorés en 2006 (-3% pour la Tunisie), le ratio de la dette continue son trend baissier, l'inflation s'accélère, sauf dans les pays à faible revenu (le Maghreb a le taux d'inflation le plus faible), la croissance du crédit au secteur privé fléchit. Le Fonds s'est déclaré satisfait de la tendance des pays pétroliers et des pays émergents à réduire leur endettement public. Les premiers, en utilisant les excédents générés par les recettes pétrolières (cas de l'Algérie) et les seconds en affectant une partie des recettes des privatisations pour payer leurs dettes (cas de la Tunisie et du Maroc). Concernant les pays pétroliers, le FMI estime que les recettes baisseront par rapport à leurs niveaux records, mais seront suffisamment élevées pour financer les plans d'investissement. Il relève que les excédents diminueront en grande partie à cause de l'accroissement des importations. Toujours à propos de ces pays, il fait observer que l'épargne résultant des recettes pétrolières augmentera tandis que l'excédent des comptes courants progressera plus vite que les réserves officielles. Au chapitre des risques que la région peut encourir, lors de la prochaine étape, le rapport cite le ralentissement de la croissance mondiale, la hausse des taux d'intérêts mondiaux avec comme conséquence la réduction des flux de capitaux, de nouvelles rectifications de tendance sur les marchés locaux des actifs, conflits et détérioration de la sécurité. Au rayon des recommandations, le FMI plaide pour la poursuite des efforts aux fins de promouvoir la stabilité macroéconomique et financière (croissance durable, rythme de réalisation des projets, capacité d'absorption dans les pays pétroliers, maîtrise de l'inflation…). Le Fonds recommande également la mise en œuvre des réformes structurelles et institutionnelles. Il s'agit surtout de créer le maximum d'emplois, d'améliorer la productivité et la compétitivité et de développer les marchés financiers. Autre réforme suggérée par le Fonds, la promotion de l'intégration régionale et économique. "Tous les pays de la région tireraient profit de la poursuite du développement des institutions financières, de l'approfondissement des marchés et d'une intégration plus poussée avec les pays voisins. La nécessité d'utiliser efficacement les importantes ressources d'épargne de la région donne à cette question une importance particulière. Des progrès encourageants ont été accomplis dans plusieurs pays, notamment dans ceux du Conseil de Coopération du golfe (CCG) et du Maghreb", conclut le rapport. Toutes les conditions sont réunies aujourd'hui dans la région du Maghreb, pour stimuler la croissance économique, l'investissement et l'emploi pour aider les pays de la région à consolider davantage la contribution du secteur privé. Le rapport du FMI, présenté pour la première fois dans un pays maghrébin, concerne 30 pays notamment 14 exportateurs de pétrole, six pays émergents, dont le Maroc et la Tunisie et 10 autres classés parmi les pays à faible revenu.