L'Algérie est classée à l'avant-dernière place des pays de l'Afrique du Nord en termes de performances économiques en devançant la Libye. Sur les six pays nord africains, l'Algérie a occupé le 5e rang en enregistrant une progression du Produit intérieur brut, PIB, de l'ordre de 2,1 %. Ce qui ne fait pas chaud au cœur, sachant que le voisin direct de l'Algérie, à savoir le Maroc est classé en tête avec une croissance du PIB de 5,3 %, selon les donnée fournies par le rapport économique sur l'Afrique ( ERA-2010). Ce rapport, présenté mardi dernier au siège de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) à Addis-Abeba, fait ressortir, globalement une résistance relative des économies des pays nord africains aux effets néfastes de la crise économique mondiale. D'ailleurs, les économies des six pays ont toutes enregistré une croissance, comparativement aux autres régions du continent africain. Ainsi, le document classe le Maroc en tête des pays de l'Afrique du Nord ayant enregistré une progression du PIB en 2009, suivi de l'Egypte avec 4,7 %, de la Tunisie 3 %, de la Mauritanie 2, 3 % , de l'Algérie avec ses 2.1% et enfin 1,8 % pour la Libye. Les rédacteurs du rapport ERA-2010 estiment, en outre, que la croissance économique a reculé en Afrique du Nord, mais à un rythme resté "modeste au regard des normes continentales et internationales". En effet, le PIB de la région nord africaine a progressé de 3,5 % en 2009 contre 4,1 % en 2008. Une légère baisse par rapport aux autres régions du monde sévèrement pénalisées par les conséquences fâcheuses de l'effondrement du système financier mondial. Hormis les pays à économie rentière tels que l'Algérie et la Libye, les autres pays de la région, notamment le Maroc et l'Egypte, ont su faire preuve d'une capacité d'adaptation remarquable face à la crise financière, contrairement à l'Algérie qui, en dépit des mesures prises pour protéger son économie en réduisant le volume des importations (principal canal de pénétration de la crise), n'a pas pu faire face à la crise de la même efficacité que le voisin marocain, en raison de la dépendance de son économie des cours de pétrole sur les marchés internationaux qui ont perdu 111 dollars en l'espace de six mois. Ainsi, le rapport explique qu'au Maroc et en Egypte, le recul de la demande extérieure a été largement compensé par la demande intérieure forte, "stimulée par des mesures budgétaires anticycliques bien ciblées et l'assouplissement des conditions monétaires". Du côté de l'offre, la production agricole exceptionnellement a dopé la croissance au Maroc, tandis que l'intensification des activités dans les secteurs de la construction et des télécommunications a stimulé l'expansion économique en Egypte. Par ailleurs, ce rapport intitulé "Promouvoir la croissance durable de haut niveau pour réduire le chômage en Afrique", estime que la crise économique mondiale actuelle offre aux pays africains l'occasion de jeter les bases pour un développement durable, un emploi intensif et des taux élevés de croissance économique. Le document plaide également en faveur d'une diversification économique et une redistribution équitable des fruits de la croissance en vue de faire reculer la pauvreté et d'atteindre d'autres objectifs de développement social. "Les perspectives de croissance à long terme en Afrique et la capacité de créer d'importantes opportunités d'emplois et de réaliser un développement social dépendent de la réussite de la diversification économique", a conclu l'ERA 2010.