La facture des importations s'est alourdie en 2008. Les chiffres communiqués hier par l'Office national des statistiques (ONS) révèlent une «forte» croissance de 15,2% de l'indice des prix à l'importation de marchandises durant l'année dernière, comparativement à 2007. Le groupe «alimentations, boissons, tabacs» a été le plus touché par cette flambée des prix à l'importation avec 37,5%, talonné de près par le groupe des «matières premières, énergies et lubrifiants» avec une hausse de 35,5%. En troisième position des marchandises ayant subi une évolution des prix, il y a le groupe «demi-produits» avec une majoration de 7,2%. Le groupe des «produits bruts» a enregistré au contraire une baisse de l'indice des prix estimée à -20,8% en 2008, suivi par le groupe des équipements agricoles (-9,8%). L'Office national des statistiques constate que la hausse des prix des produits importés a été plus accentuée au premier semestre, où l'indice des prix a connu une augmentation de 18,3% par rapport au même semestre 2007. Pour le deuxième semestre, l'indice des prix à l'importation de marchandises a reculé à +12,1% par rapport à la même période 2007. Cette disparité manifeste entre les deux semestres de l'année écoulée s'explique au premier abord par la frénésie des cours des hydrocarbures au premier semestre 2008, atteignant son paroxysme durant le mois de juillet dernier avec un prix du baril de 147 dollars. L'affolement des prix du brut durant le premier semestre 2008 avait eu pour répercussion la hausse des prix des autres produits dans les marchés internationaux et notamment les denrées alimentaires. Les marchés mondiaux se sont ingéniés ainsi à retirer d'une main ce qu'ils ont donné de l'autre. Certes, les recettes pétrolières de l'Algérie avaient atteint en 2008 un niveau record de 78 milliards de dollars, mais la facture des importations a aussi progressé pour frôler les 35 milliards de dollars, selon les chiffres officiels. Pour les variations mensuelles des valeurs unitaires (prix à l'importation), elles ont toutes enregistré en 2008 des hausses par rapport à 2007, à l'exception du mois de mai où la variation est négative (-9,6%). En valeur courante, les importations de marchandises de l'Algérie ont évolué de +31,7% par rapport à 2007, passant ainsi de 1.916,8 milliards de dinars à 2.524,2 milliards de dinars en 2008. La plus forte augmentation en valeur courante a été évidemment enregistrée par le groupe «alimentation, boisson, tabacs» (+45,3%), suivi par le groupe «équipements industriels» (+39,2%), «produits bruts» (+28,9%), et celui des «matières premières, énergie et lubrifiants» avec +17,7%. Le groupe «produits bruts» a connu au contraire une évolution négative de -34,1%. La baisse de la valeur courante des produits bruts n'a pas eu des répercussions sur la facture des importations car le poids de ce groupe ne représente que 0,4% des importations globales. En matière de répartition des importations de marchandises par zone géographique, l'Office relève la part prépondérante de l'Union européenne (UE) avec 53% de la valeur des importations de marchandises, en hausse de 36,5% en 2008. En revanche, la part des importations de marchandises en provenance des autres pays d'Europe a enregistré un recul en 2008 par rapport à 2007, passant ainsi de 8,3% à 6,1%. Autre constat de l'Office est que les importateurs algériens commencent à se tourner de plus en plus vers les pays asiatiques, attirés par les prix attractifs. L'Asie demeure le premier concurrent de l'UE. L'année 2008 a connu une hausse «relativement importante» des importations en provenance des pays asiatiques. La part des importations en provenance des pays de l'Asie dans les importations globales n'a cessé d'augmenter, passant de 19,3% en 2007 à 21,2% en 2008. L'analyse des importations de marchandises par zone géographique révèle ainsi que la part du lion revient à l'UE avec 53%, suivie par les pays d'Asie en deuxième position avec 21,2%, l'Amérique du Nord (8%), Amérique latine (7,1%), les autres pays d'Europe (6,1%), les pays arabes (1,8%), les pays d'Afrique et du Maghreb avec 1% pour chaque région, selon l'Office.