Hier encore, la commune de Berriane, dans la wilaya de Ghardaïa, était le théâtre d'actes de violence juste après la prière du vendredi. Plusieurs agressions ont été signalées sur la route nationale N°1, des locaux commerciaux ont été incendiés, une station d'essence saccagée. Des habitants ont été agressés par des émeutiers créant ainsi une vive tension dans la région qui a été, durant toute la semaine écoulée, le théâtre d'affrontements. Des affrontements entre les deux communautés ont eu lieu en fin d'après-midi dans le quartier de Boudouaou et Chaâd. Plusieurs blessés sont enregistrés, parmi eux des policiers. La route nationale a été bloquée obligeant les automobilistes à faire tout un détour pour accéder à la daïra. Ce regain de violence a, de nouveau, semé la panique et suscité l'inquiétude chez les habitants qui espéraient pouvoir tourner la page avec le pacte de paix signé quelques jours avant les élections. Ces actes de violences étaient prévisibles, selon des citoyens de Berriane. Pour d'autres, « le pacte de paix a été élaboré loin de la réalité sans l'adhésion de la population. Avant les élections présidentielles, les autorités avaient fait le maximum pour éviter à ce que des affrontements puissent se produire. C'était le calme total ». Pourquoi ces émeutes ? Encore une fois, les habitants sont incapables de donner la moindre explication à ce regain de violence. Ils affirment, toutefois, que les affrontements de la semaine écoulée ne s'étaient pas produits entre les deux communautés mozabite et arabophone, mais entre forces de l'ordre et émeutiers. Selon leurs déclarations, la tension a commencé à monter le dimanche vers 14h avec. Depuis, les affrontements n'ont pas pratiquement pas cessé, entrecoupés de période de retour au calme. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les affrontements ont duré jusqu'à 2h du matin pour reprendre quelques heures plus tard après la prière du vendredi. Lundi dernier, des échauffourées entre élèves ont éclaté au CEM Abou Yakadhan. «Les gens ont cru au changement et aux promesses faites avant les élections. Ils voulaient juste la paix. Mais la situation est plus compliquée qu'on ne le croit. Il est difficile maintenant de prévoir ce qui arrivera demain. Ce retour de la violence remet en cause tout le processus de paix mené jusque-là et la crédibilité des personnes qui ont signé l'acte de paix », nous dira un citoyen de Berriane.