La rouille jaune du blé fait des ravages à Oran. Une superficie de 5.000 hectares de blé tendre de la variété «HD 1220» est menacée dans la wilaya d'Oran par cette maladie cryptogamique qui contamine les céréales de printemps, avertit le président de la chambre d'agriculture. «Entre 300 et 400 hectares de blé tendre de cette variété sensible à la rouille jaune sont déjà touchés dans la plaine de M'lata, à El-Kerma et du côté du village El-Hamoul», révèle, de son côté, le directeur de la station régionale de l'Institut national de protection des végétaux (INPV). Une opération de prospection a été lancée, aujourd'hui, dans la zone ouest de la wilaya (Aïn El-Kerma et Sidi Bakhti) pour s'enquérir de la situation de la récolte. «Si les fellahs ne se pressent pas pour traiter leurs parcelles de terrains avec des fongicides, ils peuvent essuyer des pertes entre 40 et 50% de leurs récoltes», met en garde la même source. Les produits phytosanitaires spécifiques pour le traitement de la rouille jaune sont disponibles au niveau de la CCLS de la wilaya d'Oran. «Nous avons adressé une correspondance au directeur général de l'OAIC pour octroyer ce traitement aux fellahs dans les plus brefs délais. Nous aurons la réponse mercredi», précise, pour sa part, le président de la chambre d'agriculture de la wilaya d'Oran. Cet empressement des services concernés pour la lutte contre cette maladie s'explique en fait par la persistance de la menace sur toute la région de l'Oranie. Les conditions climatiques favorables à la propagation de cette maladie sont pointées du doigt. L'humidité, un faible ensoleillement, la sensibilité de cette variante, le non traitement préventif des parcelles en automne (l'infection a lieu généralement en automne et les symptômes se manifestent au printemps) sont autant de facteurs favorisant l'extension épidémique de cette infection des céréales. Dans le cas de la wilaya d'Oran, les risques sont accrus car la culture est constituée de variétés à faible résistance et qui est malheureusement la plus utilisée par nos agriculteurs. «Il fallait privilégier la culture de variété peu sensible à l'exemple du ARZ. Cette variété cultivée dans la région d'El-Kerma n'a pas été touchée par la rouille jaune», affirme le directeur de la station régionale de l'INPV. La résistance génétique reste, selon notre source, l'arme la plus efficace qu'on peut employer pour lutter contre la vulnérabilité des cultures face aux attaques de la maladie. Pour l'instant, l'importance des dégâts dus à la rouille jaune fait recommander un traitement antifongique immédiat des parcelles affectées. Il y a lieu de noter que la rouille jaune est une maladie ancienne. C'est un champignon qui attaque les racines du blé et remonte le long de la tige jusqu'à la destruction totale de la plante. Depuis 50 ans, les cultivateurs disposaient de moyens pour la maîtriser. Seulement, une nouvelle variante relativement résistante aux traitements phytosanitaires a fait son apparition et décime tout sur son chemin. Pour rappel, la rouille jaune avait affecté durant la campagne agricole 2003/2004 la région Est du pays provoquant de très gros dégâts au blé tendre et surtout à la variété appelée HD 1220. Favorisée par des conditions climatiques favorables au développement du champignon, la progression de la maladie s'est faite d'est en ouest à partir de la Tunisie. Il y a eu même une incidence de 70 à 100% sur le rendement des cultures affectées.