Parasite Ce champignon microscopique est à l?origine de maladies dites cryptogamiques. Elle peut causer des dégâts considérables aux cultures céréalières, son lieu de prédilection. Les agriculteurs de la région de Constantine se souviendront longtemps encore de la campagne moissons-battage 2003/2004. Sur les 67 000 hectares emblavés en blés dur et tendre, orge et avoine, près de 40 000 l?auront été pour rien. «Il s?agit d?une perte sèche que l?on évaluée d?ores et déjà à plus d?un milliard de dinars», nous dira un ingénieur de la direction des services agricoles (DSA). La rouille jaune est détectable à l??il nu : les céréales prennent alors une coloration jaunâtre anormale, signe que le champignon a commencé son ?uvre dévastatrice par la base de l?épi, convergeant vers le sommet et les grains. Ces derniers, une fois leur ?uvre accomplie, ressembleront à des étuis vides. Selon les mêmes sources agricoles, le sinistre aurait pris les spécialistes en la matière au dépourvu. «En 30 ans de carrière, nous confie l?un d?eux, jamais le fléau n?avait pris une telle proportion.» Les agriculteurs s?étaient alors endormis sur leurs lauriers tandis que les mesures préventives n?avaient même pas été envisagées. Et pour cause : elles coûtent excessivement cher et n?ont aucun effet curatif, nous dit-on. Ce qui signifie qu?une fois la maladie déclarée, lesdites mesures n?ont plus qu?une efficacité insignifiante. Ils ont été pris au dépourvu également du fait des conditions climatiques exceptionnelles qu?a connues la wilaya ? toutes les régions, sans exception, ont été touchées ? avec un taux d?humidité et des températures élevées, deux critères propices au développement du champignon. Mais est-ce une excuse absolutoire ? En fait, la maladie a été constatée, dans son état latent, dès le mois de mars 2004. A cette période il y avait des pluies nocturnes abondantes et des températures qui frisaient les 30 degrés durant la journée. Selon toute vraisemblance, il était déjà trop tard. Pis encore, c?est une variété particulière de blé tendre, le HD 1220, la plus performante, qui a été touchée. Elle tolère très mal la rouille jaune, nous dit-on. Conséquence : près de 40 000 ha sur les 67 000 seront réduits à néant, et le meilleur blé disparaîtra. Un malheur n?arrivant jamais seul, la rouille n?est pas la cause unique des sinistres qui ont touché la wilaya et son agriculture : la grêle a été à l?origine de la perte de 2 838 ha de terres emblavées. «S?il n?y avait pas eu la rouille jaune, nous dira un ingénieur agronome, nous aurions pu atteindre la production record de 1 600 000 quintaux de céréales.» La catastrophe aurait pu être évitée si les mesures préventives avaient été prises, nonobstant leur cherté relative, qui représente en valeur absolue environ 1/100 des pertes. «Ainsi, cela servira d?expérience pour la prochaine campagne 2004/2005. Il faudra employer des fongicides préventivement et les faire entrer dans les itinéraires techniques de la culture des céréales», nous dira-t-on en conclusion. Il faudra également s?en souvenir le moment venu et ne plus penser qu?à de plus gros bénéfices, sans plus.