On ne peut parler de Béni-Saf sans penser à la mer ni encore sans évoquer le basket-ball. Ce jeu à 5 par lequel les Soudani, Sayah (Ammi Ali), Kheir Mustapha, Zenasni Mohamed (dit «Bobo»), Belhadj Aziz, Fernandez (et j'en passe) ont écrit les plus belles pages d'une fantastique histoire. Une prestigieuse équipe de la JPBS dans laquelle ont figuré aussi Mohamed Gherbaoui et Boucif Sayah de 1950 à 1970. Ce jeudi, un jubilé sera organisé en leur honneur. Et pour bien se rappeler de cette belle épopée, la fête aura lieu dans le mythique stade Tabtab Bounouar (un chahid qui a porté les couleurs de la JPBS). Ce stade a vu passer tant de grandes stars du basket-ball national et mondial, à l'image des Américains, des Chinois et des Cubains. Un programme alléchant est proposé par les organisateurs (l'Association des anciens basketteurs que dirigent Hmimed Bendjebbour et Hadj Momoun Khaldi), avec au programme quatre matches de gala, dont deux entre vétérans. Le premier entre une sélection JPBS/CRT et une sélection oranaise (CSO-ASMO-MCO) et, comme la cerise sur le gâteau, le match tant attendu entre anciennes gloires des années 1960-70 et qui opposera une sélection de l'Ouest à son homologue d'Alger. Il y aura du côté de la sélection d'Alger les Terrai, Chachoua, Berraf Mustapha, Lamrani, Aktouf, Benchamane (ex-MCA), Samir (ex-WAB) et bien d'autres. Tandis que la sélection de l'Ouest comprendra Gherbaoui, Sayah, Brahiti, Fouh, Azaoui, Belakhdar père et fils... Pour marquer ce rendez-vous, d'anciennes gloires et personnalités du basket ont confirmé leur présence en marque de reconnaissance à cette ville. L'on se rappelle, lors du jubilé de Abdelkader Soudani en 2003, cette jolie phrase de Mustapha Berraf : « Béni-Saf reste pour moi la terre où le basket-ball est né en Algérie ». Bien sûr, beaucoup ne sont plus là. On pense ici à Abdelkader Soudani. Mais il y aura Ammi Ali (Sayah), cet homme qui, malgré le poids de ses 90 ans, fréquente chaque fin d'après-midi le stade Tabtab Bounouar pour voir les poussins de l'école de basket-ball s'entraîner. Ammi Ali a toujours habité le quartier de Sidi-Boucif, soit à quelques dizaines de mètres du stade. Mohamed Gherbaoui et Boucif Sayah, âgés respectivement de 69 et 70 ans, mais toujours bon pied bon oeil, ont fait leurs premiers pas ensemble en 1948 sous la conduite d'un certain Pastor et de Omar Ould Moulay Habib, avant de terminer leur carrière la même année en 1970. C'était à l'ex-gymnase (aujourd' hui marché couvert), là où tous les «grands» ont débuté. Gherbaoui s'était révélé par ses pénétrations (en basket, on appelle ça la double-semelle). Gherbaoui, c'était aussi cet étonnant tic qui l'a accompagné durant toute sa carrière. A chaque panier qu'il réussissait, il léchait le creux de sa main droite. Sayah Boucif, lui, c'était la hargne et la générosité dans l'effort. Ironie du sort, Gherbaoui et Sayah ont plusieurs points communs. A commencer par le meilleur souvenir, le titre de champion d'Oranie en 1968, et le mauvais, la coupe d'Algérie perdue contre le RAMA d'Alger en 1968. Sayah Boucif lui se rappelle, comme si c'était hier, de ce panier qu'il avait réussi à l'ultime seconde et qui aura permis à la JPBS de décrocher ce titre de 1968 contre l'ASM Oran (41-38). Une chose est sûre, les gradins du stade Tabtab Bounouar seront à coup sûr bien garnis. A Béni-Saf, on continue de respirer encore le basket. Jadis, dans chaque rue, vous pouviez voir des bambins jouer sur des paniers de fortune accrochés au mur.