Sur les 44.250 tonnes de pièces détachées pour véhicules importées l'année dernière, quelque 1.316 tonnes ont été saisies, a indiqué hier Mme Lebkiri, directrice du département de lutte contre la contrefaçon au ministère du Commerce. La valeur marchande des pièces saisies, qui ne répondent pas aux normes nationales et internationales, s'élève à quelque 5 millions de dollars, a-t-elle souligné, à l'occasion d'une journée d'étude organisée à l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX) à Alger pour débattre des voies et moyens pour lutter justement contre «la commercialisation des pièces de rechange contrefaites destinées aux véhicules». Elle dira au cours de son intervention que le plus gros volume de ces pièces de rechange est fabriqué en Chine et importé à partir de pays européens par des opérateurs économiques locaux. Malgré une batterie de lois mise en place par le législateur, la lutte contre la commercialisation de ce type de pièces, dont le danger n'est plus à démontrer, piétine, reste difficile et complexe de l'aveu même de la responsable au sein du ministère du Commerce. L'absence d'un laboratoire d'essai et de vérification de la conformité des pièces de rechange est en partie responsable de cet état de fait, se désole Mme Lebkiri qui souligne toutefois qu'une convention existe entre le ministère du Commerce et la SNVI notamment, qui dispose de son propre laboratoire pour vérifier les pièces en question. «C'est un problème épineux», avoue pour sa part le ministre du Commerce El-Hachemi Djaaboub qui dira que «l'Etat frappera d'une main de fer ceux qui veulent faire du marché national un dépotoir». Le ministre avertira également tous les importateurs de ce type de pièces de rechange, à l'origine de dramatiques accidents de la circulation, que leur marchandise, conformément à la nouvelle législation, sera purement et simplement détruite alors que dans le passé ces pièces étaient revendues aux enchères une fois saisies par la douane. «Les importateurs honnêtes se retrouvent pris en otage par ces gens qui importent des pièces de rechange au même titre que les produits textiles», dira de son côté M. Ahmed Baili, président de l'Association des concessionnaires automobiles algériens (AC2A). Le président de l'AC2A, qui rappellera que le phénomène de la contrefaçon a fait son apparition après l'ouverture de notre marché au monde, a déclaré qu'aucun producteur de la pièce détachée ne viendra investir en Algérie tant que la situation n'est pas assainie et maîtrisée. La lutte contre la contrefaçon et l'importation de ces pièces de rechange doit également concerner la «sousfacturation» de ces produits, a-t-il ajouté en indiquant que malheureusement l'Algérie est passée d'un marché de qualité à un marché des prix. Seul un laboratoire d'essai et d'analyse pour certifier les produits importés peut venir à bout du phénomène, a indiqué pour sa part le représentant de l'Institut algérien de la normalisation (IANOR), M. Aïssaoui.