Photo : S. Zoheir Par Lyès Ibalitène Plus de 13 000 tonnes de pièces de rechange automobile contrefaites, équivalant à un montant de plus de 5,6 milliards de dollars, ont été bloquées par les services des Douanes algériennes en 2008, sur un total de 44 256 tonnes réceptionnées, pour la somme de 291 581 000 dollars. C'est ce qu'a indiqué en substance, hier, la sous-directrice au ministère du Commerce chargée du contrôle de la qualité, Mme Lebkiri. Cette dernière intervenait à l'occasion d'une journée réunissant le ministère du Commerce et l'Association des concessionnaires automobile (AC2A), au siège d'Algex, consacrée à l'activité de la pièce de rechange dans le cadre du nouveau décret régissant l'activité automobile dont l'entrée en vigueur aura lieu le mois prochain. Les chiffres livrés par Mme Lebkiri révèlent à eux seuls, et une énième fois, l'ampleur du phénomène de la contrefaçon et de l'imitation qui gangrène les circuits de la pièce de rechange en Algérie, même si les quantités non saisies au niveau des ports ne sont pas forcément exemptes de contrefaçon dans leur totalité. Sinon comment expliquer que la pièce non-conforme aux normes requises continue à inonder le marché algérien ? Au passage, les importations globales dans la branche, telles que mentionnées par la même responsable au niveau de la tutelle témoignent, elles aussi, du budget colossal consacré annuellement à cette branche. Mme Lebkiri ne manquera pas de rappeler, à l'occasion, que 80% des importations algériennes de pièces de rechange automobile proviennent de Chine (en tête de liste), de Corée du Sud, d'Italie, d'Allemagne et de France. La communication de Mme Lebkiri a été précédée de l'intervention du ministre du Commerce, M. El Hachemi Djaaboub, qui a réitéré l'engagement des pouvoirs publics de lutter contre le phénomène de la contrefaçon en général et celui ayant trait à la pièce de rechange automobile en particulier.M. Djaboub avouera que la pièce contrefaite continue d'avoir une part considérable dans les 2,5 milliards de dollars consacrés annuellement aux importations automobiles globales. D'où la nécessité de «réunir tous les concernés autour de la lutte contre ce crime qu'est la contrefaçon», lancera le ministre à l'adresse de l'assistance composée de concessionnaires automobile, d'opérateurs activant dans la commerce de la pièce de rechange et d'autres acteurs économiques engagés directement ou indirectement dans l'activité.Un crime responsable de nombreux accidents de circulation qui font annuellement 4 000 morts et 70 000 blessés sur nos routes.Evoquant le stratégie mise en place pour lutter contre la pièce de rechange contrefaite, le ministre parlera de l'élaboration en cours par les services des douanes d'une cartographie des usines de pièces de rechange à travers le monde. Une fois toutes les usines recensées, «plus aucune pièce provenant d'un pays où il n'existe pas d'usine ne sera autorisée à pénétrer en Algérie», préviendra M. Djaaboub.