Des légumes et fruits étalés, parfois dans des conditions d'insalubrité totale, des étals cernés de toute part, des flaques d'eau stagnantes, où chaque ondée y vient enfoncer un peu plus le clou, mettant à nu ce semblant de réseau d'évacuation des eaux de pluie, inopérant. Résultat: des odeurs pestilentielles et fétides en contact d'une foule, apparemment, presque indifférente, à force de fréquenter les lieux. Cela se passe tout autour du principal marché de légumes et fruits (également des viandes et volailles) de la ville de Tebessa. A l'intérieur, l'état des choses n'est guère reluisant, au fur et à mesure, les habitudes prennent l'allure d'une nature bien ancrée, si difficile à déloger, le laxisme des uns et des autres y compris, celui des commerçants occupant l'espace, l'année durant, fait que tout le monde s'en moque royalement. En ces lieux, l'hygiène est le dernier souci de tout à chacun. Pas le moindre effort pour remédier, quelque peu, à une situation qui risquerait à long terme, d'évoluer vers un grave problème sanitaire. Dans quelques semaines, l'été sera là, avec tout ce que cela comporterait comme dangers, les maladies infectieuses entre autres, par manque d'hygiène, justement, dus, essentiellement, à un laisser-aller constaté depuis des décennies déjà. Le marché du «04 Mars 1956» est un haut lieu historique et symbolique de la lutte menée par la ville de Cheikh Larbi Tebessi durant la révolution. Incendié en 1956 avec des nombreuses victimes. De nos jours, cette bâtisse à l'architecture pittoresque, récolte en retour, l'indolence de tous comme si nos repères se diluaient dans un silence coupable. En face de ce site, d'autres monuments se voient dépérir, ainsi l'amphithéâtre romain, transformé en l'occasion en dépotoir et urinoir, des commerces informels, un foyer de plus pour toutes sortes de propagation de pathologies microbiennes. D'autres endroits improvisés en étals pour des produits alimentaires sensibles. Sous l'autopont de Bab Zaouatine, là, le spectacle est hallucinant, d'un côté, des marchandises déposées sur les rails des chemins de fer, à proximité des monticules d'ordures se dressant, tel un défi à tout bon sens et logique. En vérité, une question de santé publique qu'aucun ne doit feindre ignorer. Faudrait-il une catastrophe, pour déduire les conséquences de ce genre de négligences ?