Après plus d'une vingtaine d'années de fermeture et la fuite forcée des principaux animateurs de son ciné-club, la cinémathèque de Tiaret renaît de ses cendres pour renouer avec le septième art, au plus grand plaisir des nombreux cinéphiles que compte l'antique Tihert. Dirigée avec beaucoup d'enthousiasme par le jeune Fethi Kafi, la cinémathèque, entièrement réhabilitée et équipée avec un matériel high-tech, dont une machine de projection 35 mm flambant neuve a déjà projeté plusieurs films, dont le dernier en date a eu lieu jeudi dernier en présence de son jeune réalisateur Tariq Teguia. Le film long métrage, d'une durée de deux heures dix-huit, raconte la descente aux enfers d'un jeune intellectuel algérien pris en plein dans les rets de la crise sécuritaire qu'a vécue le pays dans des années 90. Et au lieu de fuir vers le monde dit «libre», le premier protagoniste du long métrage (racontant avec une certaine originalité les contradictions portées par les membres d'une même communauté) s'»enfo-nce» dans le sud du pays en quête d'une nouvelle identité et d'un sens nouveau à donner à sa vie. Le film, jugé comme étant assez lourd et long à digérer au temps de la mentalité «fast-food» (comme exprimé par un cinéphile lors du débat), a donné lieu à une discussion aussi riche que passionnée. Une tradition bien tiarétienne, disparue depuis la fermeture de la cinémathèque à la fin des années 80. A l'exemple de films comme celui racontant l'épopée du chahid icône Benboulaïd, qui a été projeté à l'occasion de la célébration des évènements du 8 Mai 45, d'autres films sont programmés dans les prochaines semaines, a promis le dynamique directeur de la cinémathèque, qui s'est lancé le défi de redonner au septième art et son illustre ciné-club son lustre d'antan dans une ville où le cinéma est une véritable passion.