La victoire de l'Equipe nationa-le sur l'Egypte a provoqué une explosion de joie populaire à Constantine, une joie intense qui, malheureusement, fut fatale à un citoyen âgé de 72 ans résidant au quartier du Ciloc, dont le coeur n'a pu supporter la tension accumulée tout au long du match et la joie de la victoire, qui, selon une source médicale, a succombé à une crise cardiaque à la fin de la rencontre. Dans tous les autres quartiers de la ville de Cirta, à la cité Boussouf, à Sidi-Mabrouk, au Ziadia et à la cité Emir Abdelkader ainsi que dans la nouvelle ville Ali Mendjeli, bref dans toutes les cités de l'antique Cirta, les Constantinois ont fêté bruyamment la victoire des Verts. Les Constantinois ont vécu hier soir une nuit blanche, mais inoubliable, une nuit de liesse qui leur à rappelé, par moments, les folles ambiances d'octobre 1981, lorsque les Verts avaient obtenu le ticket de la qualification pour la première fois de leur histoire au Mondial espagnol, ou quand les camarades de Madjer et Belloumi avaient terrassé l'ogre allemand à Gijon pour leur premier match dans cette compétition. En effet, dès le coup sifflet final de l'arbitre, de formidables clameurs de joie ont jailli des différents quartiers. Le décor était planté avec ces cortèges de véhicules, klaxons bloqués et bondés de jeunes brandissant les couleurs nationales et chantant à tue-tête des chansons à la gloire des Verts, dont le fameux «One, Two, Three, viva l'Algérie» en sillonnant les différentes artères salués par les youyous ininterrompus des femmes qui étaient aux balcons. Des hauteurs de la ville, telle une marée, des milliers de supporters, jeunes et vieux, des hommes accompagnés de leurs jeunes enfants sont descendus vers le centre-ville pour faire la fête qui aura duré jusqu'à une heure du matin, nous confirma un voisin, mais dont les clameurs n'ont réellement cessé qu'à l'aube.