Pour la localité de Salah Derrad-ji, à trois kilomètres de la ville d'El-Khroub, les étés se suivent et se ressemblent. Des étés brûlants, caractérisés par de longues coupures d'eau qui empoisonnent la vie des 20.000 habitants de cette agglomération. Revoilà donc le village replongé dans l'angoisse et la perplexité depuis 15 jours, durant lesquels, aucune goutte n'a coulé dans les robinets alors que la chaleur se fait de plus en plus lourde et que l'été s'annonce caniculaire avec des températures qui avoisinent déjà les 40 degrés. La grogne est générale et tous les habitants sont obnubilés par l'eau. «Pour la toilette, pour la cuisine, pour boire, nous sommes obligés, se plaignent des citoyens, de quémander le précieux liquide auprès de voisins qui ont la chance de posséder des puits. Et même si nous savons que cette eau n'est pas toujours potable nous sommes forcés de la consommer en prenant la précaution aléatoire d'y ajouter quelques gouttes d'eau de Javel». Pourtant, nous signale un riverain, lorsque la SEACO, qui a remplacé l'Algérienne des Eaux, a procédé à l'installation de compteurs neufs au niveau de tous les foyers, «nous avions cru que le calvaire de l'eau allait prendre fin. Mais comme tout le monde s'en souvient, nous eûmes droit en 2008 à un été pénible où nos enfants, au lieu de profiter de leurs vacances scolaires, ont passé tout l'été à coltiner seaux, bidons et jerricans». Face à cette situation peu reluisante, les rumeurs vont bon train dont la plus truculente et la plus fantaisiste est celle-ci: on a stoppé volontairement la distribution car des citoyens sont convaincus que les responsables du château d'eau auraient découvert la carcasse d'un âne en décomposition au fond de la cuve centrale d'alimentation! M. Bougheda Tarek, chef du centre SEACO du secteur d'El-Khroub, nous apprend que c'est encore et toujours cette fameuse conduite 930, trop vétuste qui a encore cédé sous la pression. Le même scénario 2008 s'est donc reproduit sauf que pour cette fois-ci, promet ce responsable, la SEACO a utilisé les grands moyens pour réparer et renforcer cette conduite trop vétuste mais que dès samedi, l'eau reviendra normalement dans les foyers. En attendant, ce sont deux camions-citernes qui font au niveau de la cité des apparitions sporadiques mais c'est très loin de satisfaire les besoins de tous les habitants. Du côté de la mairie, M. Hemaizia Nasser, vice-président de l'APC, se dit touché par la situation mais il appartient, selon ce responsable, à la SEACO et même à l'Hydraulique de gérer ce véritable drame de l'eau.