Le spectacle auquel nous venons d'assister à l'APW n'est pas coutumier, on peut même affirmer qu'il est le premier du genre. En fait, c'est une «session ordinaire qui s'ouvre dans des conditions extraordinaires» comme on a pu le lire dans le communiqué signé par la majorité et rendu public lundi dernier, avant l'ouverture solennelle de la séance en présence du wali mais en l'absence de M. Nadjem Mohamed, président en exercice. Selon certaines informations qui ont circulé, «il est en congé de maladie», aussi, il a désigné Mr. Semiane Mohamed comme intérimaire pour présider la séance d'ouverture comptant 3 dossiers à l'ordre du jour, à savoir, l'examen et l'approbation par voie de vote du budget supplémentaire 2009 de la wilaya, la lecture d'un communiqué signé par 36 élus sur les 43 que compte l'APW et en dernier lieu l'examen de questions diverses. Les hostilités entre «l'intérimaire» et la majorité des élus a débuté dès que le «nouveau» et «provisoire» président désigné par le P/APW a refusé de classer la lecture du communiqué en premier lieu en décrétant unilatéralement que cette lecture se ferait en 3ème position et aussi, et surtout, son refus de proposer au vote l'ordre du jour et un reclassement et même tenter de l'imposer. Malgré les interventions des uns et des autres, parmi lesquels figurent les 2 ex-P/APW, malgré l'appel au respect du code communal et du règlement intérieur, Mr. Semiane s'accrochait à son refus, pratiquement «seul contre tous». Même après un moment de concertation au salon de l'APW, Mr. Semiane est revenu à la tribune et a campé sur sa position «refus de soumettre l'ordre du jour au vote». Les élus, pour marquer leur désapprobation, ont entamé un chahut et en tapant sur les tables de la salle. Après avoir tout tenté et l'appel à la raison de la part de certains élus qui ont demandé plus de pondération et de sagesse, de raison et de respect des textes en vigueur, Mr. Semiane a persisté décidant d'un ordre du jour et refusant son acceptation par voie démocratique : le vote. Le ton a commencé à monter et la tension aussi. Mr. Abdelbaki Touahria a alors donné lecture par 2 fois des articles 26 et 27 prévus par le législateur pour débloquer la situation, à savoir, «en cas d'empêchement, l'assemblée est souveraine pour désigner parmi ses membres un président de séance et c'est ce qui s'est passé, la décision, prise à majorité, a été mise en exécution et une élue de bureau de l'assemblée a été élue en remplacement de l'intérimaire. Pourquoi cette fronde ? Les signataires du communiqué rendu public ont dressé plusieurs griefs qui viennent accabler Nadjem Mohamed président élu de cette institution. Le communiqué qualifie cette levée de boucliers de véritable «intifadha» pour ne plus être traités de «complices de cette situation» et que par cet acte, disent-ils encore, «nous faisons le ménage dans la maison APW». «C'est sur la base de ces critiques que nous, signataires du communiqué, refusons toute collaboration avec l'actuel P/APW Mohamed Nadjemi et exigeons sa démission, faute de quoi, nous serons dans l'obligation de recouvrir à tout ce qui est prévu en matière réglementaire et force restera à la loi», concluent-ils. L'intérimaire mis devant le fait accompli, par recours de l'assemblée aux articles 26 et 27 du code de wilaya, s'est résolu à plier ses dossiers et à quitter la salle après avoir tenté, en vain, dans un dernier coup de faire lever la séance, demande à laquelle l'assemblée est restée de «marbre». Ainsi, après le départ de M. Semiane Mohamed, les travaux ont commencé et le budget supplémentaire a été examiné et voté normalement.