Pas moins de 42 tonnes de cannabis ont été saisies durant le premier semestre 2009, dont 22 tonnes uniquement dans la wilaya de Béchar, a indiqué hier le colonel Zeghida Djamel, chef de division de la Gendarmerie nationale. Intervenant à l'occasion d'un point de presse animé au siège du Commandement national de la gendarmerie à Cheraga, Alger, le colonel Zeghida soulignera que ces saisies ont pu avoir lieu grâce à la pression exercée par les gardes frontières sur les narcotrafiquants. Pour lui, l'Algérie est un pays de transit et non un pays de consommation. Pour étayer ses dires, il fera savoir que la quantité saisie chez des consommateurs durant le premier semestre de l'année en cours n'a pas dépassé les 27 kg, alors que les saisies opérées dans des opérations de lutte contre la drogue dépassent les 42 tonnes de cannabis. Les quantités de kif rejetées par la mer durant ces derniers mois sont un indice qui ne trompe pas sur le «désarroi» des trafiquants de drogue, obligés, soutient le colonel, d'abandonner en mer leur «marchandise» de peur d'être pris dans les filets des gardes maritimes et de la gendarmerie. Ainsi, souligne le conférencier, le renforcement des gardes frontières épaulés par l'armée de l'air au niveau de l'axe des pays du Sahel et l'axe du nord de l'Algérie a contribué énormément dans la lutte contre ce fléau. Mais ce qui inquiète cet officier supérieur de la gendarmerie, c'est les armes de guerre, utilisées de plus en plus par les narcotrafiquants contre les services de sécurité. Le colonel Zeghida a averti hier que la gendarmerie utilisera à son tour toutes les armes dont elle dispose pour se défendre et répliquer aux tirs des trafiquants de drogue qui ont, pour rappel, tué deux gendarmes il y a quelques mois, dans une opération de contrôle. Le conférencier a indiqué, en outre, que durant le premier semestre, les unités de la Gendarmerie nationale ont traité, à travers 09 wilayas du pays, 79 affaires liées à la découverte de près de 5 tonnes de kif traité rejeté par la mer. 1.586 affaires ont été traitées par les gendarmes, représentant 26,36 % de la criminalité organisée, soit une hausse de 9,61 % par rapport au premier trimestre de l'année dernière. La wilaya d'Oran arrive en tête de liste des affaires traitées par la gendarmerie avec 139 affaires, suivie par Alger 102 affaires et Aïn Témouchent 72 affaires. Concernant les drogues dures introduites récemment en Algérie, le colonel Zeghida Djamel a fait savoir que les immigrants clandestins sont à l'origine de l'introduction de l'héroïne dans notre pays. A ce sujet, les éléments de la gendarmerie de Tipaza ont réussi à démanteler, dernièrement, un réseau spécialisé dans la commercialisation de la drogue dure (Héroïne). Six personnes d'origine africaine ont été appréhendées en possession de 20 capsules d'héroïne et activant entre Tipaza et la capitale. Le trafic et la vente de cette substance permettent à ces personnes en situation irrégulière dans notre pays de subvenir à leurs besoins et à payer leur «transit» vers l'Europe notamment. L'immigration irrégulière représente 10,07 % de la criminalité organisée dans notre pays durant le premier semestre 2009, selon le bilan de la gendarmerie. A la lumière des statistiques traitées par ce corps de sécurité durant la période sus-citée en matière de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, la wilaya d'Alger arrive en tête de liste avec 6,66 %, Tlemcen 6,49 %, Sétif 5,49 %, Oran 4,29 % et Aïn Defla 3,66 %. Les unités de la gendarmerie ont traité par ailleurs 25 529 affaires et ont exécuté 5 792 mandats de justice ayant conduit à l'arrestation de 33 145 personnes durant le premier semestre 2009. Alors que les affaires liées au droit commun ont connu cette année une baisse de 6,53 %, les affaires de crime organisé ont connu, par contre, une hausse de 6,53 % par rapport au premier semestre 2008. Le colonel Zeghida Djamel a souligné hier que dans le but de combattre le crime organisé qui a tendance à se structurer et à s'organiser avec le recours de plus en plus à la violence armée, la police judiciaire de la gendarmerie a été réorganisée et restructurée à son tour. A cet effet, le service central d'investigations criminelles (SCIC) a été mis en place depuis l'année dernière au niveau du Commandement national, mais aussi au niveau des six commandements régionaux de la Gendarmerie nationale. Ce service central, qui s'occupe des affaires importantes, a été créé dans le but de recouper les informations qui parviennent des unités implantées dans le pays et coordonner du coup les actions de lutte et d'investigation contre certains crimes qui ont tendance à se»banaliser» ces derniers temps dans notre pays.