Quelque 49 tonnes de cannabis ont été saisies depuis le début de l'année par les services de la Gendarmerie nationale, a indiqué avant-hier, le colonel Zeghida Djamel, chef de la division de la police judicaire au sein de la Gendarmerie nationale. Il soulignera, lors d'un point de presse animé au siège du Commandement national de la gendarmerie à Cheraga, à Alger, que cette prise record est le résultat de la pression exercée par les services de sécurité sur les narcotrafiquants. Il faut rappeler que l'année dernière, une trentaine de tonnes de cannabis a été pareillement saisie par la gendarmerie alors qu'en 2007, le même corps de sécurité a mis la main sur 4 tonnes. La courbe, en matière de saisie, a tendance à grimper d'année en année si on se fie à ces chiffres. En tout les cas, malgré ces prises énormes, le chef de la division de la police judiciaire du Commandement nationale de la gendarmerie reste convaincu que l'Algérie est un « pays de transit » et que le cannabis parvenu directement du voisin marocain était destiné aux pays européens. Les quantités importantes de stupéfiants rejetées par la mer sur nos côtes ces derniers mois est un autre indice qui conforte cette thèse, ajoute M. Zeghida, qui rappelle qu'en parallèle, de gros moyens sont déployés par la gendarmerie dans la lutte contre les trafiquants de drogue dans notre pays. Les saisies de cannabis effectuées par la gendarmerie durant les huit mois écoulés ont connu une hausse de plus de 42 % par rapport à la même période en 2008. Plus de 7.530 kg ont été saisis uniquement durant la saison estivale et dans le cadre du « plan Delphine », mis en place chaque année par la gendarmerie pour veiller à la sécurité des estivants. 415 kg ont été saisis au niveau des 14 wilayas relevant du littoral algérien durant cette période estivale, à savoir de juin à août, période qui a vu également la saisie de pas moins de 7.034 de comprimés psychotropes. 586 personnes ont été arrêtées dont 407 ont été écrouées dans le cadre d'affaires de trafic de drogue traitées par la gendarmerie cet été. Par ailleurs, en matière de contrebande, le commandant Belkhadem a fait savoir que dans le cadre du « plan Delphine », la gendarmerie a réussi, durant seulement trois mois à travers les 14 wilayas du littoral, à mettre la main sur plus de 10 000 tonnes de produits alimentaires, 30.456 paquets de cigarettes, 250.475 litres de carburants ainsi que 124 têtes de cheptels. 156 personnes ont été appréhendées et 18 d'entre elles ont été mises sous mandat de dépôt pour contrebande. En ce qui concerne les accidents de la circulation durant la saison estivale, le bilan présenté par la gendarmerie fait état d'une baisse de 112 accidents cette année par rapport à l'année passé alors que le nombre de morts durant la même période a connu malheureusement une hausse de 33 décès sur nos routes. La wilaya d'Alger arrive en tête en termes de nombre d'accidents de la circulation durant la saison estivale avec 336, suivie par Oran avec 318 accidents, puis Tipaza 292, Mostaganem 260, Tlemcen 259 et Chlef 249. 40 % des accidents survenus cet été ont eu lieu le mois de juillet, indique-t-on au niveau de la gendarmerie, qui souligne que « des moyens considérables ont été déployés pour réguler et contrôler le flux circulatoire, notamment le long des voies d'accès au littoral ». Interrogé sur le durcissement de la loi sur la sécurité routière, loi entrée en vigueur il y a quelques jours, le colonel Zeghida s'est montré satisfait du nouveau dispositif, mais souligne en parallèle que la répression ne suffit pas et que le travail de prévention doit également constituer une priorité pour la gendarmerie. Le responsable de la cellule de communication du commandement de la gendarmerie, le colonel Ayoub Abderahmane, a fait savoir pour sa part que la « criminalisation » de certains délits survenus sur la route a toujours été une revendication de la gendarmerie. Pour lui, un chauffeur d'autobus dont les freins se sont avérés défectueux et qui est à l'origine de la mort de plusieurs personnes doit être considéré comme un criminel et jugé en conséquence.