Parler de civilité, c'est faire référence à un comportement dont on suppose qu'il est propre à des gens civils, voire civilisés. L'origine de ces mots est la même : civitas. Il s'agit de conduites en relation avec le fait d'habiter une cité, non pas au sens moderne d'un ensemble d'immeubles (el- batimatte) notoirement laids, les LSP, ADL, saucial, sauciou-promotionnel, saucio-locatf impossibles à vivre, mais au sens antique d'une communauté de gens liés par des liens historiques, géographiques, culturels et politiques. Ces gens sont des citoyens en ce qu'ils ont conscience de partager un destin, dont ils rêvent, parlent et décident ensemble. Cela implique qu'ils se respectent les uns les autres, même (surtout) sans être d'accord. Mais, dans toutes ces formules, est née une façon de se comporter incompatible avec cette civilité : c'est l'arrogance. L'arrogance est une conduite qui rend impossible la vie commune, sauf à plier devant elle et devenir l'esclave de qui s'arroge les mérites. Négation de l'esprit citoyen, c'est la première des incivilités, jadis privilège des tyrans, des monarques absolus et des empereurs. Aujourd'hui, elle est l'apanage de quelques encaisseurs dans des journaux qui signent des faits divers et d'été, convoqués par les autorités saisonnières. La pire des arrogances est celle du possédant envers le démuni. Le mépris du moins pauvre pour le pauvre représente la plus cruelle des incivilités. Par exemple, sur la route, une façon de se comporter au volant d'un moins pauvre automobiliste peut signifier : « Au large les pauvres ! Dégagez la route ! ». On pourrait ainsi multiplier les exemples, tellement il ne manque pas d'occasions pour les moins pauvres de témoigner de leur dédain envers les personnes qu'ils appellent parfois « défavorisées ». Dir rejlik fel ma froid. Il est tellement froid le trou qui va t'accueillir... Si Youm el-ilm n'a pas donné ses fruits, testons Youm el-matrag, des fois qu'on ne mérite que ça !