L'affaire des quatre jeunes morts à la frontière gréco-turque, rapportée dans ces mêmes colonnes en janvier dernier, vient de refaire surface pour prendre, cette fois-ci, des proportions encore plus tragiques. En effet, près de six mois après que des informations soient parvenues à leurs familles faisant état de l'assassinat de quatre jeunes de Tiaret, le consulat d'Algérie à Izmir en Turquie vient de confirmer à leurs familles la mort des quatre jeunes hommes, qui ont tous été identifiés et leurs corps sont actuellement inhumés dans un cimetière, situé dans la province d'Izmir, sur la mer Egée, à l'Ouest de la Turquie. C'est le cas du jeune Benchiha Zine-El-Abbidine, habitant à Tiaret et dont la famille a commencé à faire son deuil, jeudi, après que la terrible nouvelle eut été confirmée à son frère aîné, parti à sa recherche. En se présentant au consulat d'Algérie à Istanbul, le frère aîné de la jeune victime a reçu confirmation de la mort de Benchiha Zine El-Abbdine, un jeune âgé d'à peine 22 ans dont le corps a été inhumé dans un cimetière à Izmir, en Turquie. Ce jeune homme, apprécié à Tiaret pour son éducation exemplaire et son sourire angélique, a connu le même sort que quinze autres de ses camarades d'infortune. Parti d'Algérie le 18 janvier 2009 pour tenter l'aventure européenne en tentant de traverser la mer séparant la Turquie de la Grèce, ils ne reviendront jamais à leurs familles. Tous sont actuellement enterrés à Izmir, en Turquie, selon les informations fournies par le consulat d'Algérie à Istanbul. La récupération des corps par leurs familles s'avère une opération pas facile du tout puisque, selon le frère de l'une des victimes, rencontré jeudi au domicile mortuaire, ni les autorités turques ni même celles du consulat d'Algérie à Istanbul n'ont donné leur aval pour le rapatriement des corps des victimes. En tout, seize Algériens, partis ensemble le 18 janvier dernier d'Algérie pour gagner la Turquie, ont été identifiées et sont actuellement inhumés dans la ville d'Izmir, à l'extrême-ouest de la Turquie. Selon la version recueillie en Turquie par les familles des victimes, les seize Algériens, dont neuf sont originaires de la wilaya de Sidi Bel-Abbès, sont tous morts en mer, lors de la traversée de la mer Egée, lorsque leur embarcation a été heurtée par un aéroglisseur. En janvier dernier, les premières informations parvenues à leurs familles avaient fait état de la mort des quatre jeunes hommes, tous âgés de moins de 25 ans, qui seraient tombés dans les rets d'un réseau criminel de trafiquants d'organes qui les auraient attirés dans un piège près de la frontière gréco-turque. Mais, cette version, jamais confirmée aux familles des victimes, a finalement été balayée par le consul d'Algérie à Istanbul, qui a accrédité la thèse de la mort par noyade des seize Algériens. Leurs corps mutilés ont été ensuite retrouvés abandonnés non loin de la frontière entre la Turquie et la Grèce. Contactés à ce sujet, les services de la Sûreté de la wilaya de Tiaret ont indiqué jeudi au «Quotidien d'Oran» ne pas être «officiellement informés de cette affaire», précisant qu'une enquête a néanmoins été ouverte, après que la famille de l'une des victimes s'est présentée au commissariat central pour réclamer de l'aide afin de pouvoir rapatrier le corps de son enfant, actuellement inhumé à Izmir en Turquie.