A moins d'un mois du Ramadan, les prix des fruits et légumes ont de nouveau sensiblement grimpé, ce qui signifie pour les ménages une tendance qui va aller crescendo. Dans tous les marchés d'Oran, le légume référence, la pomme de terre, est cédé entre 40 et 45 da, tandis que la tomate a atteint les 60 da et entre 40 et 45 da pour celle destinée à la transformation. Si, pour le premier, la valse des prix devient chose banale, le prix du second, en revanche, est considéré inhabituel par rapport, à titre d'exemple, à l'été 2008, durant lequel la tomate était cédée jusqu'à 15 da et 20 da pour le premier choix. Aux halles centrales d'Oran, les mandataires étaient unanimes pour mettre à l'index les réseaux de spéculateurs qui contrôlent les leviers d'un créneau qui échappe totalement à la régulation. «Sinon comment expliquer que la tomate chez les producteurs est cédée sur champ jusqu'à 15 da le kilo», estime un grossiste qui précise que «la production a été inférieure certes à celle de l'année dernière, mais ne peut nullement justifier ces niveaux des prix». Par ailleurs, les mandataires refusent le fait que «certains milieux» insistent à leur faire porter sciemment le chapeau de cette flambée insistant sur la réalité du terrain où l'informel continue de faire loi. Pour preuve, ils prennent l'exemple du système de régulation des produits de large consommation (Syrpalac), un système lancé en juillet dernier et qui avait pour but de réguler le marché de la pomme de terre en maintenant le prix de vente au détail à 25 DA le kilo. Selon nos sources, une année après, ce système s'est avéré inefficace vu que le niveau de production était instable et les producteurs traditionnels de légume de base continuent à opter pour des cultures plus porteuses. L'autre légume de saison qui flambe n'est autre que le poivron et son prix au marché de gros varie selon le calibre entre 45 et 55 da le kg. Ce légume, tant convoité par les ménagères pour notamment le conditionner, est devenu hors de portée de nombreux citoyens qui préfèrent se rabattre sur les salades qui affichent des prix relativement cléments comme la salade verte cédée en gros à 20 da pour la retrouver en détail à 30, idem pour le concombre ou la betterave. Quant à l'aubergine, son prix reste encore élevé par rapport à l'an dernier et est cédée jusqu'à 45 da sur les étals. Pour les mandataires, il est temps de prendre des mesures draconiennes contre «ces réseaux d'intermédiaires qui sont les seuls à tirer profit de cette situation qui perdure». D'autant, ajoutent-ils, qu'il est encore possible un retour vers un système de conventionnement direct entre le mandataire et le producteur ou encore des négociants, sous certaines conditions. Selon nos interlocuteurs, seul l'assainissement du réseau de commercialisation et l'élimination des «agents parasites» peut réguler les prix au profit du consommateur qui voit son pouvoir érodé jour après jour.