Le bidonville de Sidi Amar, situé à l'entrée nord de la ville de Sidi Bel-Abbès sur l'axe Oran et qui connaissait un début d'éradication, a vécu dans la nuit de mercredi à jeudi dernier une horreur suite à l'incendie qui a ravagé une bonne partie de ce qui reste de cet ensemble d'habitats précaires. L'origine de cet incendie est le jeune D.L., âgé de 30 ans, qui s'est aspergé le corps d'un produit inflammable avant d'y mettre le feu et se transformer en une véritable torche humaine mettant ainsi fin à ses jours, rapportent des témoins sur les lieux. Le mobile de cet acte désespéré qui serait selon les premiers éléments de l'enquête un suicide, demeure jusqu'à l'heure indéterminé, a-t-on appris de source sécuritaire. Mais l'enquête déclenchée par les services de sécurité devraient déterminer les circonstances de cet horrible drame. Le corps complètement calciné de la victime a été déposé à la morgue du CHU Abdelkader Hassani de Sidi Bel-Abbès. Suite à ce drame, cinq familles se sont retrouvées sans toit et complètement sinistrées puisqu'elles ont perdu les baraques qu'elles occupaient et pratiquement l'ensemble de leurs effets domestiques. En effet et selon nos sources, le feu s'est vite communiqué aux cinq baraques qui ont été totalement détruites. L'intervention de la protection civile aura permis de stopper la propagation du feu aux autres baraques du site longé par la ligne du chemin de fer axe Tlemcen-Sidi Bel-Abbès. Après le drame, une importante délégation s'est rendue au siège de la mairie manifester la colère et le dépit des occupants du bidonville de Sidi Amar. Un groupe d'élus a pris langue avec les familles protestataires et décision a été prise d'octroyer aux cinq sinistrées 15 matelas, 15 couvertures, 15 draps et des produits alimentaires. Une aide qui a été remise aux familles sinistrées en présence d'un imposant et rassurant service d'ordre, indiquent nos sources. En effet, une certaine tension régnait à Sidi Amar après ce drame qui a mis en émoi toute la population de Sidi Bel-Abbès. Et jusqu'à hier ce qui s'était passé dans la nuit de mercredi constituait le principal sujet de discussion dans la cité de la Mékerra où d'aucuns se posaient des questions sur le mobile de cet acte désespéré. La question du recasement de ces familles ainsi que d'autres menacées de démolition dans ce bidonville reste tributaire de la disponibilité de logements sociaux. Cette question reste pour le moment sans réponse officielle.Il faut signaler que le bidonville de Sidi Amar, qui compte actuellement quelque soixante baraques, avait été éradiqué entre 2000 et 2001 et ses occupants relogés. Mais le site a été réinvesti par d'autres familles. Il est actuellement ciblé par une autre opération d'éradication qui a commencé il y a une vingtaine de jours et a permis jusque-là de raser une dizaine de baraques. La victime est un ancien habitant de Sidi Amar qui a été recasé à Bouaïche, apprend-on enfin.