C'est un véritable appel de détresse que viennent de lancer les 89 travailleurs de l'unité de fabrication de brosses et de balais de Constantine, affiliée à l'entreprise publique d'insertion des personnes handicapées (EPIH). A l'instar de leurs camarades des 27 autres unités de l'entreprise qui sont éparpillées à travers le territoire national (cette entreprise regroupe environ 1.090 travailleurs), ils sont en instance de libération après la dissolution de l'entreprise prononcée en conseil interministériel du 23 février 2008. «En juillet 2008, explique M. Loucif Djamel, membre du bureau exécutif du syndicat de l'entreprise chargé de l'information et secrétaire général de la section syndicale de l'unité de Constantine, au cours de la conférence de presse animée hier au siège de l'unité de Bab El-Kantara, le gouvernement a accordé aux instances concernées un délai de 12 mois pour la liquidation du volet social, délai durant lequel le Trésor public prend en charge les salaires des travailleurs. Ce délai a été encore prorogé jusqu'au mois d'octobre 2009. Malheureusement, cette date butoir approche et les dossiers des travailleurs restent apparemment en souffrance au niveau du ministère du Travail et des Affaires sociales, laissant ces travailleurs dans un désarroi total, parce qu'ils craignent pour leur avenir et leurs droits. Leurs appréhensions se sont aggravées à l'approche du mois de Ramadan alors que les salaires des mois de juillet et août n'ont pas été versés. Profitant de la présence de la presse, le syndicaliste a lancé un appel désespéré et pressant au Premier ministre lui demandant d'instruire les responsables des deux ministères, du Travail et des Affaires sociales ainsi que de la Solidarité nationale, ce dernier représentant la tutelle, pour activer la liquidation du volet social.» Le syndicaliste dira que «les travailleurs gardent encore un espoir du côté de la centrale syndicale de l'UGTA pour que leur situation soit réglée dans les délais» car, rappelle le conférencier, «le dernier sit-in organisé par le personnel de l'EPIH à Alger a réussi à convaincre le premier responsable de la centrale syndicale du 1er Mai, qui a pris en charge notre dossier et nous a donné des assurances pour le faire aboutir dans les plus brefs délais». Le secrétaire général de la section syndicale de l'unité de Constantine, comme il l'a expliqué dans le dernier point de sa conférence de presse, dira «que l'impatience grandissante des travailleurs a conduit ces derniers dernièrement à les pointer du doigt, lui et son bureau, leur imputant le retard dans le traitement des dossiers et les accusant même d'avoir été quelque part soudoyés pour laisser traîner les choses». Aussi, il a tenu à démentir formellement ces accusations qui, selon ses déclarations, «sont sans fondement, étant lui-même concerné et placé sur la liste des travailleurs qui, une fois la liquidation achevée, iront émarger à la caisse du chômage», a-t-il précisé.