Chacun de nous, en voyant un chien ou un animal sauvage, se met instinctivement en position de défense pour éviter d'être mordu. Mais pour les chiens, même ceux errants, la peur est moins grande que pour les autres animaux sauvages, comme les chacals, les sangliers, etc. Il y a aussi une autre catégorie d'animaux, assez petite de taille, mais qui peut mordre et infliger des blessures assez graves. Il s'agit des chats et des rats. Nous pouvons peut-être dire qu'une morsure d'animal n'est pas toujours si grave mais ce n'est pas la morsure en elle-même qui fait peur, c'est ce qu'elle peut véhiculer comme danger, c'est-à-dire le risque d'attraper la rage. Cette maladie mortelle continue de sévir dans nos contrées et nombreux sont ceux qui ont été mordus ou léchés par un animal enragé et ont dû être vaccinés et pris en charge médicalement. Si nous prenons l'exemple de l'EPSP de L'Arba, nous remarquons que le nombre de morsures est en constante augmentation puisque pour toute l'année 2008 il y eut 944 alors que pour le premier semestre 2009 seulement il y eut 509 ! Les morsures de chiens sont les plus nombreuses, suivies par celles des rats puis par celles des chats, celles des bovins et de divers autres animaux. Il y a eu aussi quelques cas de morsures de chacals et de sangliers durant l'année 2008. Nous remarquons donc que si les chiens sont les plus nombreux à mordre les humains, les rats ne sont pas en reste, ce qui laisse deviner que leur nombre est en augmentation malgré la sensible amélioration des conditions de vie du citoyen algérien en général. Mais si des efforts sont faits pour rendre le cadre de vie plus agréable, il faut se rendre à l'évidence et dire que la prolifération des décharges sauvages, même dans des quartiers réputés résidentiels, contribue grandement à l'augmentation du nombre de chiens et de chats errants ainsi qu'à celui des rats qui trouvent dans les ordures une nourriture abondante, à tout moment du jour et de la nuit. En outre et selon le Dr Zitouni, directeur de l'EPSP de L'Arba, «chaque cas de morsure doit être pris en charge médicalement et aussitôt la morsure signalée puis continuer la vaccination si la rage est confirmée» mais, a-t-il précise, «si l'animal responsable de la morsure n'est pas connu, nous devons continuer la vaccination jusqu'à la fin». Il faut rappeler aussi que chaque cas de morsure revient entre 15 et 20.000 DA à l'Etat, ce qui est une charge très importante qui pourrait être utilisée pour autre chose. Pourtant ce devrait être de l'histoire ancienne pour peu que tous les services concernés travaillent en coordination entre eux et que les ordures soient enlevées régulièrement, que l'abattage des chiens et chats errants soit fait à intervalles réguliers, que la dératisation soit effective et que toutes les conditions d'hygiène soient réunies. C'est une menace sourde qui risque de causer beaucoup de dégâts si elle continue dans le sens d'une augmentation et si la lutte contre tous ces fléaux n'est pas prise sérieusement en charge.