L'intersyndicale de la fonction publique compte faire du 5 octobre, coïncidant avec la Journée mondiale de l'enseignant, une date symbole de lutte pour les libertés et les droits syndicaux, mais aussi, pour la protection du pouvoir d'achat de l'enseignant. Six syndicats de l'Education nationale et de l'enseignement supérieur, affiliés à l'intersyndicale autonome de la fonction publique (IAEP), ont réitéré leur position de faire de la journée du 05 octobre une journée qui sera marquée, selon les syndicalistes, par une grève nationale dans le secteur de l'Education et de l'enseignement supérieur. Cette journée sera également l'occasion pour les cadres syndicaux du Cnapest, du Cla, sections Cnes (supérieur), section éducation du Snapap, du Cnec (enseignants contractuels) et du Satef (Béjaïa) de manifester leur mécontentement devant leur tutelle. Les principaux responsables de ces syndicats ont exprimé hier, dans une conférence de presse tenue au siège de l'intersyndicale appelé «la Maison du syndicat», les raisons de leur colère. L'un des principaux axes autour duquel a tourné cette conférence est celui relatif à la situation de l'enseignant qui «va mal ainsi que la situation catastrophique dans laquelle se débat l'école». Parmi leurs revendications, ils réclament la révision des moutures des statuts élaborés «unilatéralement par la tutelle». Le secrétaire général du Satef, M. Sadali, revendiquera une augmentation des salaires qui passerait par la valorisation du point indiciaire et l'annulation de l'article 87 bis. «Autrement, rien ne changera à la donne. Car, le pouvoir d'achat des enseignants et du citoyen n'a jamais été aussi détérioré que ces temps-ci. Les prix des produits alimentaires ont pratiquement triplé, alors que nos salaires ne bougent pas», dit-il. Les syndicalistes ont unanimement dénoncé une détérioration du niveau de l'enseignement due au manque de recrutement de personnels et le recours au recrutement pour de courtes durées de remplaçants ou de contractuels. La rentrée scolaire n'a pas échappé aux critiques des intervenants particulièrement en ce qui touche à l'aspect pédagogique : la surcharge des classes et du programme. La représentante des enseignants contractuels, M. Maarouf, dans son intervention, a brossé un tableau sur les conditions difficiles et précaires des contractuels. «Ni droit aux vacances ni aux congés de maternité, contrat difficilement renouvelé par la tutelle, retard dans les paiements des salaires», caractérisent cette catégorie d'enseignants. La tripartite, l'UGTA n'ont pas été épargnés non plus. L'intersyndicale ne veut pas de tutelle et refuse qu'on parle au nom des travailleurs de la fonction publique lors de la prochaine tripartite. «L'enseignant refuse d'être l'otage de la tripartite», a indiqué le porte-parole du Cnapest. Le représentant des «sections CNES», S. Goucem, enchaîna sur le sujet en disant que le gouvernement doit reconnaître les syndicats autonomes. L'orateur insistera sur les libertés syndicales et les droits syndicaux.