L'Etat sera le bailleur de fonds des énergies renouvelables. La prochaine loi de finances 2010 instituera un fonds qui sera alimenté par 1 % de la fiscalité pétrolière. Bouteflika a tranché : cap sur les énergies vertes. Pour ce faire, ce secteur sera subventionné par l'Etat et tirera ses ressources d'un fonds qui sera alimenté par la fiscalité générée par l'exportation des hydrocarbures. Objectif : préparer l'après-pétrole. L'effort financier et fiscal qui sera mobilisé par la puissance publique vise à atteindre le cap des 5 % d'énergies renouvelables dans le bilan de la production électrique, à l'horizon 2015. C'est le deuxième fonds à être mis en place après celui qui a été créé pour subventionner la production d'électricité. Ce faisant, l'Algérie met ainsi sérieusement les bouchées doubles sur le développement des énergies renouvelables. Un projet de développement de l'énergie solaire et ses usages dans la production de l'énergie électrique sera soumis au gouvernement. Le projet de loi prévoit, entre autres, la mise en place d'un institut spécialisé dans les énergies renouvelables ainsi qu'un institut de génie nucléaire. Ces instituts viendront consolider la formation dans le secteur de l'Energie et des mines. Pour préparer l'alternative des énergies renouvelables, l'Algérie a mis en place trois organismes de recherche depuis 1998. Il s'agit du Centre de développement des énergies renouvelables (CDER), de l'Unité de développement des équipements solaires (UDES), l'Unité de développement de la technologie du silicium (UDTS). En attendant la création en 2020 de la première centrale nucléaire, le gouvernement table à court terme sur les énergies renouvelables, considérées comme « un des axes de sa politique énergétique ». Le pays recèle un immense potentiel dans ce domaine, particulièrement dans le solaire. Un potentiel solaire estimé à 169 TWh/an (Tetra watt heure) ». La loi relative à l'électricité, promulguée en 2002, a intégré le souci d'investir davantage dans les énergies renouvelables. Cette loi a prévu des avantages significatifs pour l'électricité produite à partir des énergies renouvelables; des primes qui peuvent « aller jusqu'à 300 % du prix de l'électricité classique ». Le ministère de l'Energie prévoit aussi une série de projets entrant dans le cadre du développement des énergies renouvelables : le programme indicatif de développement des infrastructures de production d'électricité » prévoit de porter la part des énergies renouvelables dans le bilan électrique national à 10 % à l'horizon 2030. Le ministère de l'Energie a créé dans cet ordre d'idées une joint-venture qui devra encadrer les investissements dans les énergies vertes. Il s'agit de la société New Energy Algeria (NEAL), dont le projet de centrale hybride solaire gaz de 150 MW avec 125 MW cycle combiné gaz et 25 MW en champ solaire, soit 5% minimum produits à partir du solaire. D'autres projets sont lancés à titre expérimental, à l'image de l'irrigation dans la steppe et l'électrification des villages du grand Sud. Le projet devrait être lancé en 2010. Autre projet lancé en 2007 : la construction d'une centrale hybride solaire/gaz de 150 MW, dont 30 MW en solaire. Pour la partie gaz, c'est le gisement de Hassi R'mel, considéré comme le plus important d'Algérie, qui sera utilisé. La centrale devrait être mise en service en 2010 et pourrait délivrer de l'électricité à destination de l'Europe. Ce projet est le premier à l'échelle mondiale combinant turbines à gaz et énergie solaire. L'énergie solaire est destinée à terme à se substituer au gaz. L'Algérie veut préparer l'après-hydrocarbures en développant les énergies renouvelables dans le solaire et le nucléaire, en coopération notamment avec la France, les Etats-Unis, l'Allemagne, la Russie, la Chine et le Brésil.