C'est lors de la préparation effective d'un événement que la sueur a le goût succulent pour ceux qui se sont donnés à fond pour l'initier, le mettre en route et le réussir. La rituelle ouâda de Sidi Mohamed Boutadjine de Aïn El-Arbaa, la capitale de la plaine de la M'leta, dans la wilaya de Aïn Témouchent, a commencé à parler d'elle-même cela fait plus d'un mois. Elle se tient le premier novembre de chaque année, une date mémorable pour l'Algérie qui décida ce jour-là, de mettre un terme au joug du colonialisme français. Cet événement, au cachet double sur les plans politique et historique que culturel et civilisationnel, constitue pour les uns, des moments de recueillement et de piété envers ceux qui ont donné leur sang pour que vive l'Algérie indépendante et souveraine, pour d'autres, une manière de se ressourcer en ce jour de rencontres, de convivialité, d'échanges et de retrouvailles, et pour d'autres encore c'est une journée festive durant laquelle les enfants s'adonnent goulûment aux jeux, au spectacle que livre la fantasia, sorte de carrousel chez les autochtones au cours duquel les cavaliers s'élancent au galop en tirant en choeur des coups de fusil, à la fin du parcours. «Le fait saillant caractéristique et apparent pour l'observateur venu pour la première fois sillonner les artères et les ruelles de Aïn El-Arbaa, est que les organisateurs ont quadrillé les entrées et la ville pour recevoir des gens invités à partager avec eux du couscous», disait Abdellah, un habitué de la ouâda. Pratiquement la cité était prise d'assaut ce premier novembre, la station des bus était comble d'un monde fou et l'artère principale, menant au champ où se déroulait la fantasia, drainait une marée humaine. Ce flux en progression en direction du champ de course forme une congestion à hauteur des marchands ambulants de bonbons traditionnels. Ils stationnaient sur pas moins de 200 m de part et d'autre de la route aux accotements assez spacieux. Malgré le cordon de sécurité mobilisé ce jour-là, un encombrement s'opère à perte de vue et les passants à bord de véhicules saisissaient l'occasion pour s'offrir des moments de joie, le temps de traverser la partie saturée. Au niveau du El-Malâb, un petit monticule surplombant le champ était réservée pour les femmes et les enfants. Depuis trois bonnes années, la rituelle ouâda de Aïn El-Arbaa gagne de l'ampleur, une réalité que ne doivent pas perdre de vue les organisateurs lesquels sont appelés à innover pour songer à d'autres activités saisonnières cadrant assez bien avec le passé glorieux de Aïn El-Arbaa. Les idées ne manquent pas et l'adhésion aussi.