Bonne nouvelle pour les 60 travailleurs de la filiale d'Oran du groupe Eriad de Sidi-Bel-Abbès: le protocole d'accord portant volet social signé en février 2008, et resté inappliqué, devra l'être prochainement. C'est ce que nous a appris M. Tayebi, un membre de la section syndicale de cette entreprise, qui précise que cette mesure devra, une fois achevée, mettre la filiale dans de meilleures conditions financières, vu que la masse salariale actuelle pèse lourd sur la trésorerie et qu'en raison de cette tare, aucune réelle perspective de développement n'est possible. Notre interlocuteur souligne que si les salaires sont versés régulièrement au personnel et que ce qui a été vécu en 2003 avec une période noire de plusieurs mois non rémunérés n'est qu'un mauvais souvenir, et ce en raison de l'amélioration de la situation financière de l'entreprise, la nécessité de mettre en pratique cet accord s'impose pour permettre un meilleur redéploiement du groupe sur le marché. Le protocole d'accord en question, inscrit au tribunal de Sidi-Bel-Abbès le 25 mars de l'année dernière, s'appuie sur plusieurs textes réglementaires, tels la loi 90/11 relative aux relations de travail, le décret exécutif 94-09 portant préservation de l'emploi et la protection des salariés et l'accord-cadre de négociation du volet social conclu entre le groupe et le partenaire social sur la base de la convention de branche datant de 2006. Il prévoit dans ses 7 articles de mettre en oeuvre les mesures incitatives pour encourager les travailleurs à partir en retraite proportionnelle, la retraite à 32 ans de services ou à opter pour le départ volontaire. L'indemnisation est calculée à partir de la grille de salaires en vigueur à la filiale de Saïda, ainsi que les primes et autres indemnités spécifiques au siège et à chaque filiale. Ainsi, pour le départ volontaire, chaque postulant devrait bénéficier de deux mois de salaire brut par année d'ancienneté, dans la limite de 15 mois. Pour la retraite proportionnelle, l'accord prévoit pour les agents d'exécution 6 catégories, les agents de maîtrise 5 et enfin les cadres à 4 catégories, mais devant tous bénéficier d'un effet rétroactif de 5 ans. Pour les agents qui devront partir en retraite, ils devront, selon les termes de l'accord, bénéficier d'une promotion de 3 catégories avec également un effet rétroactif de 5 ans. Enfin, la durée de validité de cet accord a été fixée à une année à compter de la date de sa signature. Cependant, une année après, et selon les syndicalistes, aucune mesure contenue dans cet accord n'a été mise en oeuvre et les 60 agents continuent de percevoir leurs salaires: et ceci se répercute négativement sur la masse salariale qui constitue le plus gros des dépenses et avec un plan de charges réduit qui ne permet nullement de passer à l'exécution d'un plan de redressement, visant à se replacer dans le marché local monopolisé par les opérateurs privés qui ont trouvé un créneau porteur. «Malgré toutes ces difficultés, avec deux camions réservés à la livraison de la farine panifiable aux boulangers et l'activité réduite de certains points de vente et autres dépôts, la reprise est possible», devaient affirmer les deux syndicalistes.