Deux grandes équipes de foot africain se rencontrent, l'Egypte champion d'Afrique avec l'espoir légitime de participer à la Coupe du monde en Afrique, et l'Algérie première de son groupe après une performance exceptionnelle et l'espoir légitime de revenir à la compétition mondiale après une longue absence. Alors, qu'est ce qui a mal tourné ? Dans une compétition de cette envergure, il est bien connu mondialement que les supporters s'emportent un peu plus que la normale. Donc rien de spécial si on assiste à quelques dépassements ça et là. Les choses se sont amplifiées pour prendre des dimensions alarmantes, les sages des deux cotés essaient de calmer le jeu, mais apparemment le feu est très bien alimenté. Nos frères égyptiens oublient peut être que l'audio visuel est bien plus dangereux que la presse écrite. Assister à des témoignages de personnes disant avoir eu la grande peur à Khartoum ne peut qu'aggraver les choses. Tout le monde a eu peur à un moment ou à un autre, des deux cotés bien sûr. Personnellement, j'ai eu peur même chez moi à Oued Tlelat, pour mes proches, lorsque j'ai vu que même les officiels n'étaient pas à l'abri au Caire. Apres tout ce qu'on a vu, images en direct de l'équipe nationale en sang, nos responsables ont réellement essayé de calmer les choses, et se sont contentés de quelques messages officiels, rien de plus. Ils se sont comportés en grands sages, limitant les dégâts. Bien sûr, contrôler les foules en colère est une dure besogne partout dans le monde lorsqu'il s'agit d'événements pareils. Seulement, une équipe de foot attaquée avant le match, il faut reconnaître que c'est inadmissible. Parallèlement, un service de sécurité parfait n'existe pas, et peut être que nos frères égyptiens étaient dépassés, nous devons leur accorder le bénéfice du doute. Alors ou se situe le problème ? En tant que citoyen simple, je m'attendais à ce que les autorités égyptiennes s'excusent pour ne pas avoir été à la hauteur de l'événement et bien protéger les joueurs algeriens. Pourtant, il n'y a rien d'anormal à ce qu'un service de sécurité se trompe de calcul, et ne prévoit pas les choses comme il se doit. Seul le bon Dieu est parfait. La grande erreur des responsables égyptiens était de tomber dans le jeu des perturbateurs, et répéter que les joueurs Algériens se sont faits massacrer entre eux pour je ne sais quelle raison. Des cadres sportifs Algériens de très haut niveau, des joueurs respectables se transférant à coup de millions entre des équipes internationales sont traités comme de vulgaires voyous par des responsables égyptiens. Cela veut dire bien sûr que tous les algeriens sont donc moins que ça. Alors, frères égyptiens, perdre un match, quelque soit son importance, vous rend à ce point aveugles ? Tout le monde sait qu'au Soudan il y a plus d'égyptiens que d'algériens, et les jeunes supporters algériens ne savaient pas exactement quel danger les attendait au Soudan, et malgré cette peur ils voulaient coûte que coûte regarder le match. Que faire donc ? Peut être que quelques uns ont pris des dispositions pour se protéger en cas de situations dangereuses. Mais tout le monde témoigne, qu'à Khartoum il n'y a eu que de petites disputes sans grande importance, ce qui prouve très bien ce que je dis. Ce genre d'accrochage entre supporters des équipes adverses est très courant, et ordinaire, et on le voit quotidiennement à travers le monde. Alors, pourquoi les chaînes égyptiennes continuent à empoisonner l'atmosphère ? Et pourquoi les officiels égyptiens continuent à fermer l'œil et laisser ces chaînes envenimer les relations ? Bien sûr dans un pays de quatre vingt (80) millions de personnes, si seulement vingt pour cent (20 %) sont concernés par cette affaire, cela fait seize (16) million, et si seulement dix (10%) pour cent sont incontrôlables, cela fait 160 mille, c'est toujours un très grand nombre, toujours difficile à maîtriser. De l'autre coté, en Algérie, c'est à peu prés cinquante pour cent (50%) de ces chiffres, et bien sur c'est le même problème qui se pose. Des supporters nous ont insultés. Des deux cotés bien sûr. S'agit-il là d'une nouveauté d'entendre des jeunes supporters se lancer de grands mots, même dans une même ville entre deux clubs rivaux ? Qui a commencé, peu importe. Cette question n'a aucun sens dans ce genre de compétition. Tous les supporters se préparent à tous les scénarios dès l'annonce d'un match de grande importance, et donc ce sont des choses devenues presque naturelles. Il est bien connu que le foot rassemble plus de monde que n'importe quel autre événement. Il est bien connu également que les politiques se rapprochent toujours des sportifs car c'est un signe d'encouragement d'abord, et puis c'est l'emblème national qui est en jeu. Il n'y a rien de mal à tout cela. Nous ne sommes pas des spécialistes en sociologie et en histoire pour rappeler que les peuples Algériens et Egyptiens ont eu de très grands rêves à un certain moment, avec de grands leaders comme Jamal Abdenasser et Houari Boumediene, et que le vide est venu par la suite remplacer ces rêves tombés à l'eau. Le foot est le seul capable aujourd'hui de remplir ce vide. Donc voir toutes ces foules supporter leurs équipes est une chose normale. Les sages de l'Egypte, il faut le reconnaître, n'ont pas été à la hauteur pour calmer les esprits. Plus grave encore, ce sont bien eux qui refusent que la balle soit dans leur camp. Les supporters dans le monde entier ne sont pas des anges, et ce qu'ils peuvent faire peut très bien, parfois, dépasser les autorités des pays. Seulement, continuer à tomber dans des piéges tendus par des ennemis internes et externes aux peuples, relève de la grande naïveté. Comment croire des mensonges grossiers présentés par des chaînes égyptiennes, et qui font croire par exemple que les supporters algériens étaient au Soudan pour terroriser les supporters égyptiens au lieu de supporter leur équipe ? Il faut être absolument aveugle pour croire ce genre d'histoires. Quelques jeunes supporters algériens mécontents ont apparemment causé quelques dégâts matériels aux intérêts égyptiens en Algérie, cela ne veut en aucun cas dire qu'on les a laissé faire. N'oublions surtout pas que les ennemis internes et externes, des deux côtés, sont très intelligents et nombreux. Une occasion de ce genre pour bien séparer ne se présente pas tous les jours. Ne tombons pas dans les exagérations. Par respect à nos relations fraternelles, nous ne voulons pas que notre grande sœur et mère l'Egypte soit ridiculisée. Un citoyen algérien qui aime Jamal Abdenasser, El Azhar et leurs disciples. *Oued Tlelat, Oran.