Jugées hier par le tribunal criminel de Constantine sous le chef d'accusation de «soutien aux activités terroristes», trois personnes, natives de Constantine et demeurant à la nouvelle ville Ali Mendjeli, dont l'âge se situe entre 22 et 29 ans, ont bénéficié de la relaxe. Le représentant du parquet avait pour sa part requis 10 ans de réclusion criminelle contre chacun d'eux. Les faits remontent à la période allant de 2004 jusqu'à 2008, précisément jusqu'au 24 octobre 2008, date de leur arrestation par la police judiciaire de la 5ème région militaire (département du renseignement et de la sécurité) qui en exploitant des informations liées à l'activité des accusés, et au bout des investigations, mettra la main sur ces personnes. Les accusés reconnaîtront devant les services de sécurité qu'ils ont été des éléments de soutien logistique aux terroristes qui activaient sur l'axe Constantine-Skikda, durant près de quatre ans, en les approvisionnant en denrées alimentaires, médicaments, téléphones portables et puces, ainsi que la livraison de produits servant à la fabrication de bombes artisanales (amonitrate), acquis en Tunisie et introduits en Algérie par des passeurs contrebandiers, puis récupérés au niveau de la wilaya d'El-Tarf par l'un des trois accusés, qui se chargeait en compagnie de ses complices de l'acheminement de ce produit dangereux vers le maquis de Skikda, comme le souligne l'arrêt de renvoi rendu par la chambre d'accusation. Faut-il souligner dans ce sillage qu'après leur arrestation, l'un des accusés établira une liaison téléphonique avec leur «contact» au maquis sous le contrôle des services de sécurité, et un rendez-vous lui sera fixé dans la nuit du 30 novembre 2008, aux environs de l'autoroute Est-Ouest près du tronçon passant par Zouaghi, où il sera abattu et son arme de marque Kalachnikov récupérée, ainsi qu'un lot de munitions. Mais lors de leur passage devant le magistrat instructeur, les accusés nieront en bloc les charges retenues contre eux, reconnaissant seulement que le terroriste abattu avait tenté de les enrôler dans ce genre de missions et qu'ils avaient refusé de le suivre. Hier, devant les magistrats et les jurés du tribunal criminel, les accusés s'accrocheront à leurs déclarations devant le juge d'instruction, et leur défense plaidera dans ce sens en faveur de leur relaxe pure et simple. Au bout de ses délibérations, le tribunal criminel prononcera l'acquittement des trois accusés.