Le coordinateur national du Syndicat national autonome des professeurs d'enseignement secondaire et technique (SNAPEST), Meziane Meriane, a mis en garde la tutelle et les pouvoirs publics contre d'éventuels «bricolages» concernant le régime indemnitaire des enseignants. Le premier responsable du Snapest a dénoncé hier, lors d'une conférence de presse tenue à Alger, le fait que les syndicats autonomes soient exclus de la commission chargée des négociations avec la Fonction publique et le ministère des Finances concernant le régime indemnitaire des employés du secteur de l'Education. La commission en question doit regrouper seulement les représentants du ministère de l'Education avec ceux des Finances et de la Fonction publique. «Les syndicats autonomes ne seront pas présents lors des négociations», a-t-il mentionné, en soulignant : «ce qui donne un mauvais goût déjà à la nature de ces négociations». Meziane Meriane affirme que les syndicats autonomes n'ont pas besoin d'intermédiaire. Le coordinateur du Snapest a rendu publiques ses propositions concernant le régime indemnitaire. Le syndicat veut l'amélioration des primes et indemnités et propose que l'IEPP soit calculée à raison de 3% du salaire de base du 1er au 4ème échelon, à raison de 5% du 5ème au 9ème échelon, à raison de 7% du salaire de base du 10ème au 12ème échelon. Pour l'IAPP, le syndicat propose qu'elle soit calculée à 50% du salaire de base, la prime de documentation calculée à 30% du salaire de base et la prime de qualification calculée à 40% du salaire de base. Le Snapest a également proposé d'autres primes et indemnités, telles que l'indemnité de préparation et de recherche pédagogique, l'indemnité du risque et de nuisance, l'indemnité d'encadrement et d'orientation et l'indemnité de classe. Ces dernières seraient calculées, selon le SNAPEST, à 50% du salaire de base. Pour Meziane Meriane, le retour à la protestation n'est pas exclu, si la tutelle ignore les propositions des syndicats autonomes. «L'année scolaire n'est pas encore terminée et le baccalauréat n'a pas encore eu lieu». Le représentant du Snapest a indiqué qu'une réunion est prévue la semaine prochaine avec le ministère de l'Education pour remettre une synthèse de toutes les propositions des syndicats de l'enseignement. Il ajoute : «Ce sont bien ces propositions qui seront négociées dans la commission regroupant les ministères de l'Education, des Finances et la Fonction publique». Et de préciser que les pouvoirs publics ont un délai jusqu'au 31 mars pour donner des réponses concrètes. Le premier responsable du Snapest a par ailleurs dénoncé la violation des directives du ministère de l'Education en ce qui concerne les rattrapages. «Il a été convenu que seules les classes de terminale passeront les examens lors des vacances, mais des collégiens passent actuellement les examens», a-t-il affirmé, en ajoutant que son syndicat va demander des explications au ministère sur cette question. Pour ce qui est de la retraite, Meziane Meriane affirme que les enseignants réclament toujours une retraite à 25 ans. Et en ce qui concerne la retraire anticipée, le Snapest a demandé une audience au ministre du Travail pour débattre cette question. «La retraite anticipée est un acquis, et on ne reviendra pas sur cette question», a-t-il averti. Par ailleurs, le coordinateur du Snapest a affirmé que «la lutte syndicale en Algérie a stagné. Elle a régressé comparativement à certains pays du Golfe et par rapport à nos voisins marocains et tunisiens». Le Snapest a participé récemment, suite à la participation récente de son syndicat, à une rencontre au Liban. Meriane a expliqué que son syndicat a été invité pour débattre avec d'autres pays arabes et maghrébins de l'expérience syndicale dans le monde arabe. Meriane explique que comparativement aux expériences syndicales des pays comme le Koweit, la Jordanie, l'Egypte, le Maroc et la Tunisie, «la lutte syndicale en Algérie est restée liée aux affaires sociales seulement (les salaires), alors que dans ces pays, les syndicalistes ont droit de regard sur des questions politico-économiques». «Notre lutte est conjoncturelle, alors que dans ces pays la lutte est continue. Et elle est complémentaire entre syndicats et partis politiques. C'est simple : dans notre pays, les partis politiques ne coordonnent même pas avec les syndicats, notamment autonomes», conclut-il.