Les Algériens ont-ils les moyens en matière de l'ADSL ? C'est la question que se posent les milliers d'abonnés Fawri, Easy et Anis qui affirment que la qualité de la connexion empire. Une situation d'autant plus insupportable qu'au niveau des agences commerciales d'Algérie Télécom, aucune explication convaincante n'est donnée aux dizaines de clients qui viennent réclamer le rétablissement de la connexion ou se plaindre des coupures récurrentes. Observée dans un premier temps dans les grands centres urbains en raison de la saturation du réseau, cette défaillance est signalée aujourd'hui un peu partout, à l'exemple de Mécheria ou encore de Chlef où des internautes se retrouvent durement pénalisés. C'est l'exemple de toute la région de Sidi Akkacha dans la daïra de Ténès qui a connu récemment une coupure durant deux jours. Les abonnés particuliers se disent aujourd'hui frustrés. Chaque jour, le personnel des agences commerciales d'Algérie Télécom est pris à partie par des abonnés mécontents. Même les gérants des cybercafés vivent la même situation. Pourtant, selon ces abonnés et comme le stipule le contrat établi lors de l'abonnement, un numéro mobilisé au centre d'écoute d'Algérie Télécom à savoir le 107, devrait prendre en charge toutes leurs doléances. Cependant, ce numéro reste aux abonnés absents. Or, à la lecture du contrat d'abonnement fixant les droits et les devoirs aussi bien de l'abonné qu'Algérie Télécom Internet, il est clairement stipulé qu'en cas d'interruption de plus 2 jours imputable uniquement à ATI, une prolongation de la durée de l'abonnement égale au nombre de jours d'interruption est accordée au client. Toutefois, cet avantage, et selon l'avis de nombreux clients de ATI, n'est pas concrétisé sur le terrain. Un patron de cybercafé témoigne: «Pour télécharger un simple fichier de quelques pages, il faut 10 minutes d'attente ou plus, quant aux fichiers volumineux le temps ne se mesure plus ». L'année 2009 a été encore marquée par des perturbations à grande échelle comme cela fut le cas en mars lorsque les trois plates-formes Internet d'Algérie Télécom (Easy, Fawri et Anis) sont restées inactives en raison d'une défaillance en mer du support international SMW4 utilisé par AT pour acheminer les données. Algérie Télécom avait annoncé à l'époque qu'afin d'éviter ces situations et protéger l'interconnexion de l'Algérie avec le vieux continent et sécuriser ses relations internationales dans le domaine du trafic voix et données, elle a opté pour la diversification de ses sites d'atterrissement et que dans cette optique, le second point réalisé à Sidi Salem à Annaba permet ainsi de mieux sécuriser le trafic international, via le câble ALPAL2, et également de prendre en charge celui assuré par SMW2. La réduction de 50% des tarifs de la connexion ADSL grand public décidée pour rappel le 20 avril 2008, a permis à des milliers de foyers de se connecter à la grande Toile. La décision a fait exploser la demande, conduisant à une saturation du réseau de l'opérateur historique et compliquant la tâche d'Algérie Télécom qui fait face aujourd'hui à de grandes difficultés pour satisfaire la demande. Ne voyant rien venir de la part du fournisseur, des internautes ont lancé une pétition sur le web pour exiger une connexion de qualité. «Vous êtes algérien, vous êtes abonné à l'ADSL, que ce soit Fawri, Easy ou Anis, il est probable que vous souffrez de la saturation et de la très mauvaise qualité de la connexion. Si vous avez un débit très bas par rapport à celui que vous avez payé, si vous êtes obligé de vous connecter la nuit pour profiter d'un bon débit, vu que dans la journée c'est catastrophique (...), alors SIGNEZ», lit-t-on dans cette pétition qui a été signée par des dizaines de milliers d'internautes algériens et notamment les jeunes qui se sont donné à coeur joie à travers des commentaires exprimant leur colère. Comme réaction Algérie Télécom avait indiqué que ces perturbations fréquentes de la connexion ADSL sont dues à une saturation de la bande passante vu que la demande actuelle dépasse largement les capacités d'Algérie Télécom en dépit des investissements colossaux consentis par l'opérateur pour améliorer ses prestations.