Au moment où les populations des bidonvilles et habitats précaires s'impatientent et récriminent contre les autorités locales n'épargnant ni élus ni les membres de l'exécutif, la wilaya croule sous le nombre de problèmes sociaux économiques. Le programme de réalisation de 14 000 logements, dont les travaux auraient dû être lancés en mars 2005, semble avoir été gelé. Du côté de la direction du logement et des équipements de la wilaya, l'on est toujours dans l'attente du feu vert du directeur de l'exécutif. La programmation quotidienne 6 jours sur 7 des visites d'inspection des différents chantiers, institutions et autres structures de l'Etat a énormément perturbé les activités des responsables des administrations locales. Pris dans l'engrenage de ces visites, les directeurs des administrations locales sont dans l'incapacité d'assurer un suivi efficace de leurs missions respectives. N'étaient les interventions avec succès des services de police de lutte contre la délinquance et le banditisme, Annaba serait devenue une ville invivable pour ses 600 000 habitants. La commune chef-lieu est le parfait exemple du laisser-aller et du dilettantisme caractérisant la gestion de la 4e wilaya d'Algérie. A la tendance à la multiplication des bidonvilles, s'ajoute la dégradation de l'environnement. La saleté a envahi les cités, quartiers, boulevards. Les odeurs nauséabondes, les eaux usées et stagnantes, les égouts crevés, les ordures ménagères non enlevées, les espaces verts et places publiques livrés à l'abandon, les perturbations dans la distribution de l'eau potable... sont le quotidien des citoyens. « Le chef de daïra est occupé. Il ne peut pas vous recevoir. Revenez une autre fois peut-être », a répondu à notre tentative de prise de contact la secrétaire de ce commis de l'Etat à Annaba. Cette réponse donne toute l'étendue de l'anarchie dans la gestion de la ville, dont les principales artères sont envahies par les marchands ambulants. Malgré l'existence de marchés de fruits et légumes de proximité, la colonne, El Hatab, Plaine Ouest, Oued Eddeheb, la Ménadia, rue Ibn Khaldoun sont squattés par ces marchands ambulants à l'agressivité sans limite. A Annaba, l'anarchie règne en maître des lieux. N'importe qui fait n'importe quoi et les infractions sont banalisées. Cette anarchie est également visible dans la circulation automobile et piétonnière. Et si la voie publique et les trottoirs sont squattés à longueur de journée, les automobilistes éprouvent des difficultés à circuler ou à stationner face à des énergumènes qui s'arrogent la qualité de gardiens.